Le but de cette
étude sur le tableau que j'ai appelé "LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE
" ( fichier 1 photo) est de mettre en parallèle des oeuvres de WILLEM DE KOONING
avec ce tableau et de démonter
que la façon de peindre ce tableau, les matières utilisées,le style, les formes choisies
, les influences visibles que l'on devine,
reflètent la présence
de WILLEM DE KOONING
Comme les tableaux de DE KOONING les applications extrêmement variées des peintures et autres matériaux induisent le spectateur à noter des détails si petits qu’ils ne peuvent pas plus que juste les apercevoir.
Cette étude permet d’extraire en détail toute la
richesse infinie de ce tableau « LEG
WOMAN IN THE LANDSCAPE » et ainsi
l’observation de tous les détails permet de voir l’ensemble et de faciliter la compréhension de la composition dans son ensemble
Je
vous rappelle que toutes mes démonstrations et études ont été faites dans l’esprit que ce tableau
pourrait être de WILLEM DE KOONING ce
qui n’est pas encore établi formellement
, c’est le but de cette étude d’apporter
les éléments pour permettre le rapprochement de cette toile et Willem
de Kooning, n’y voyez pas une présomption de ma part, je ne fais qu’apporter des faits
significatifs ,et serais heureux de connaître votre sentiment sur cette œuvre et ce que vous pensez de mon étude
Un spécialiste de ce peintre ne pourra qu’être surpris j’espère de remarquer autant de références à DE KOONING réunis dans un seul tableau qui ne devraient laisser que peu de doute de la paternité de ce tableau à Willem DE KOONING
ci-dessous les résultats de mes
recherches .
Le tableau « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » est une huile
sur toile , il est dans un encadrement
genre caisse américaine de 55xx45 cm ,
la dimension du tableau avec les rebords est
de 60x50 cm c'est-à-dire presque
carré format favori de Willem de
KOONING , il disait « J’aime les formes carrées, c’est pourquoi je
fais des tableaux dont les dimensions
sont des multiples de 7 ou 8 par exemple 70 sur 80 pouces … » .
Dans ce cas précis 60X50cm se rapproche de multiple de 7 ‘’x 8’’ .Ce tableau a été acheté à la braderie de Lille dans le nord de la France en 2000 , une des plus grande braderie d’Europe qui a lieu chaque années en Septembre et qui attire des millions de visiteurs de tous les coins de l’Europe.
En ce qui concerne la période de création de ce tableau je pense que DE KOONING aurait pu exécuter ce tableau entre les années 1968 et 1972 période qui suit la période 1963 avec la découverte des nouveaux paysages de EAST HAMPTION ou il s’est installé définitivement en 1963 et ou sa peinture était caractérisée par la 3eme série de ses « WOMAN » à la fois vaporeuses, douces à dominante de peinture blanche . Cette peinture il l’a voulu comme les reflets de l’eau et du ciel et qui exprimait son nouvel environnement aqueux, ces « WOMAN » n’avaient plus l’aspect inquiétant des "WOMAN" des années 50 et tout semblait apaisement et tranquilité mais depuis 1965 ses vieux démons reprenaient le dessus, aux périodes de calme du début des années 60 perceptibles dans ses toiles et dessins il alternait des périodes de lourdeur et de pessimisme .
PAGE 1
A partir de la série de tableaux « MONTAUK «
de 1969 le rouge
le orange remplissent de plus en plus les toiles . Dans le tableau «
LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE »nous verrons qu’a
la différence de l’eau limpide et lumineuse de la mer du début des années 60 s’oppose dans ce tableau l’inquiétant aspect du marais
sombre et peuplé d’êtres maléfiques qui au premier coup d’œil ne se remarquent pas car De Kooning intègre dans ses peintures des
figures joyeuses, agréables
ou des catastrophes, de l’inquiétude non pas par leur objet mais par la façon dont ils sont peints
Par ailleurs
Cette deuxième partie
de peinture des années 60 est plus lumineuse dans ses couleurs
moins complexes et dont les
personnages et le paysage se fondent dans
les tableaux avec toujours un
compromis entre figuratif et abstrait , les deux étant toujours étroitement
liés parfois dans le même tableau,
Comme indiqué dans le résume de mon mail de présentation , au premier coup d’œil de cette toile et vu a une certaine distance on ne voit que des formes abstraites très simples sous des couleurs à deux dominantes de rouge et de noir mais en s’approchant et y regardant de près de nombreux détails font appel à notre imaginaire et en se remémorant l’œuvre de De KOONING ,on y retrouve une profusion de détails mais pour interpréter ce tableau il est nécessaire de connaître ses peintures et dessins antérieurs car il utilise son vocabulaire pictural qui lui est propre , ses "WOMAN", ses formes biomorphes et extraits de corps humains et sa manière de peindre à la fois la manière traditionnelle des grands peintres anciens qu’il admirait, peintres de la MESOPOTAMIE jusqu’à « LE GRECO » et de ses congénères comme PICASSO, MIRO,SOUTINE, MATISSE, BONNARD, GIACOMETTI, GORKY, KLINE et de ses propres découvertes comme la peinture « WET ON WET « , ses mixtures à base de peinture d’artiste avec huile de Carthame, Kéroséne et autres solvants rajoutés à de l’eau et parfois du vernis DAMAR, Il s’est fait remarquer aussi par ses transferts sur papier journal .
Dans ce qui est
considéré Comme des accidents de peinture pour les peintres,De Kooning s’en est servi dans ses process de production pour
en faire un avantage ( Rides, craquelures, effets de flou, coulures, grattage
etc) . Il a voulu
créer des difficultés pour
être inventif .
Tout cela on le
retrouve en grande partie dans ce tableau « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » et je vais y revenir en détail
avec des comparaisons par rapport à
ses tableaux emblématiques
Dans ce tableau , Je vais essayer de vous convaincre que celui-ci représente 40 ans de travail acharné et que tous les ingrédients qui ont fait la gloire de Willem De KOONING sont présents dans ce tableau ainsi que le ressenti du peintre qui l’a suivi tout au long de sa vie de peintre et vie personnelle qui sont le doute, l’espoir et le désespoir, sa panique existencielle et son pessimisme dans l’avenir de l’humanité, mais aussi la joie , tout cela se mélange en même temps et apparaît dans ses peintures et « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE « en particulier
-PAGE 2-
J’ai regroupé
l’étude de ce tableau
en différentes rubriques classées dans les paragraphes suivants , études historiques et scientifiques, études stylistiques et graphologiques
En fin de cette étude vous trouverez tous les livres qui ont servi
pour mon étude
STRUCTURE DE L’ETUDE :
A-ETUDE HISTORIQUE...................................................
A1 Historique “leg woman in the landsclandscape”….............................................. Page 5
A2 Les années 1967 à 1972
et
« leg woman in the landscape…............................ Page 11
B-ETUDES
STYLISTIQUES et GRAPHOLOGIQUES....................................................... Page
17
. B1 Description du tableau « leg
woman in the landscape »…............................................................................... Page 17
B2Construction du tableau « leg woman in the landscape…............................................................... Page 19
C-MANIERE DE PEINDRE…............................................Page 23
C 1-Peintures domestiques et peintures de peintre... Page
23
C 2-Examen
et analyse technique des matières…. ... Page
25
C 3-Accidents-craquelures-rides-effet
de flou…........ Page
27
C 4-Grattage,stries . Page 31
D- REFERENCES DU CORPS HUMAIN........... Page 33
D1Jambe…................................................. Page 39
D2 - Œil…................................................... Page
40
D3 – Tête…................................................. Page
40
D4- Chaussures
hauts talons…............... Page
41
D5 – Figures
humaines- monstres des mar. Page 49
E- PEINTURES-DESSINS-SCULPTURES
E1.-Calques…............................................. Page
49
E2-Paysages…........................................... Page 50
E3-Couleurs…........................................... Page
53
E4- format
du tableau….......................... Page
56
E5-DOS du
tableau…............................... . Page
56
E6-Sculptures…....................................... . Page
67
E7-Lettrage…............................................ Page
67
F– LES
INFLUENCES....................................... Page
68
F1 -Soutine…............................................. Page
71
F2-Giacometti….......................................... Page
73
F3-Gorky….......................................... ....... Page 74
F4-Kline…............................................. ..... Page74
F5- Pollock….............................................. Page 76
E – CONCLUSION….................................... .... Page 76
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PAGE 3

PAGE4
A-ETUDES HISTORIQUES
Dans ce tableau
, je vais essayer de vous convaincre qu’il
représente 40 ans de travail acharné et tous
les ingrédients qui ont fait la gloire de
Willem De KOONING et qui résume le
doute, l’espoir et de désespoir de l’humanité qui a
été sa quête permanente
A1- Historique de la figure du tableau « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE»
Comme indiqué ci-dessus , je situe ce tableau « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » par rapport à l’œuvre de DE KOONING,
entre 1968 et 1972 et peut être plus précisément l’année 1971
Ces années 1968 à 1972 furent une période d’expérimentation exubérante de l’artiste et de ses œuvres qui sont un mélange en partie de lithographies , dessins , sculptures avec extraits de corps
humains, monstres des mers et des marais et
des peintures à l’huile dans toutes
les teintes gaies et inattendues
Pour réaliser ce tableau le peintre serait parti d’une forme simple qu’il a fixé au milieu de la toile .Cette forme aurait un rapport avec un de ses tableaux emblématiques « WOMAN 1 » puis l’idée de transformer la jambe en forme animale biomorphe à tête d’oiseau vient peut être de « EXCAVATION » ( figure 23, page 38 )
L’évolution du tableau WOMAN
1 a été telle, qu’il a fallu près de 2 ans pour le terminer.
Les photographes
Rudy BURCKARDT et Walter AUERBACH ont réalisé 6 photographies qui représentent 6 étapes de l’avancement des
travaux . Auparavant il y a eu un
dessin d’ébauche de ce tableau WOMAN photographié aussi par BURCKARDT en 1950 ,
Le personnage de « WOMAN »était
alors debout , les jambes esquissées par quelques traits.
Dès l’étape 1 , Woman 1 devient assis , la position des jambes bougeant très peu dans toute l’évolution des différents stades ,seul
change un peu la forme. C’est à cette étape 1 ( FIG 1- 2 , fichier étude
page 4-6 )qu’interviendrait
l’origine du tableau « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE
». Il y a une grande similitude entre la jambe droite de WOMAN I étape 1 et la forme
centrale rouge-orange du tableau «
LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » similitude à la fois dans les proportions et les contours.( la jambe de WOMAN 1, 1/4 de la longueur totale du tableau est à l'échelle 1 dans tableau "LEG WOMAN IN THE LANSDSCAPE)
Depuis les années 30 , De Kooning utilisait régulièrement le papier Vélin en guise de calque pour stocker des extraits de ses tableaux,des dessins qui ont servi à ses tableaux futurs, des dessins à mettre dans ses tableaux , ou pour récupérer certaines parties de tableaux ou dessins qui ont été modifiées et qu’il pouvait replacer dans d’autres tableaux . Ces calques il les stockait donc et les numérotait ( Il y a un numéro N° 143 au verso du tableau, peut être est-ce un numéro de calque ?) ( FIG 33, page 59 ) - PAGE 5-
JAMBE WOMAN ETAPE1 LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE
Page 6a
JAMBE WOMAN ETAPE1 LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE
LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE Calque jambe WOMAN 1
PAGE 6b
Les premières formes biomorphes de ses tableaux ont été obtenues à partir d'objets trouvés dans son studio
Il y a de forte
chance que la forme biomorphique du
tableau « LEG WOMAN IN HE LANDSCAPE »
vient du calque de cette jambe droite de l’étape 1 de WOMAN1, calque qui a été fait pour effectuer le contour de la jambe
au charbon de bois .
Sur ce tableau "
LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE” il reste des traces du contour au charbon de bois du calque ( FIG 3, page 8 ) qui ont donc été placées sur support du tableau coté charbon de bois et l’appui sur le
calque a transféré du charbon de bois sur le tableau . Par la suite des
couches de peinture ont été rajoutées par-dessus le charbon de
bois et des traces persistent.
A titre de
comparaison , Dans un tableau de De KOONING comme « WHOSE NAME WAS WRIT
IN WATER » de 1975 il y a des couches alternées de charbon de bois de dessins et peinture . Les lignes de Charbon de bois ne sont
pas visibles à l’œil nu mais
en infra-rouge
On remarque que
le profil de la forme du tableau « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » est inversé horizontalement par rapport à la
jambe de WOMAN 1 , ce qui démontre
bien l’emploi d’un calque
et son effet de miroir
( Figure 2 , page 6)
Si dans ce
tableau «LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » on remarque clairement la ressemblance avec « WOMAN 1 » étape
1, d’autres tableaux ne semblent pas être liées dans leur état
finaux et pourtant ils étaient liés à un moment donné par calque ou transfert
de journal comme " WOMAN IN THE GARDEN
" et un dessin de 1969 " UNTITLED" ,"CHARLESTON POSE"
Dans d’autres tableaux on retrouve des morceaux de plusieurs tableaux ainsi , dans l’étape 1 de" THE VISIT" on retrouve certaines parties de " MARSCH LANDSCAPE " de 1966 en haut au centre et certaines parties de « COLOR FOR BLOND WOMAN » en bas à droite
Originalement je suis donc parti de la jambe droite de WOMAN 1 étape 1 pour l’étude de ce tableau « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » mais il n’est pas impossible d’envisager que cette jambe a elle-même été calqué sur une peinture ou dessin précédent, que ce soit une jambe ou un bras pris comme modèle de jambe En effet, De Kooning détache dans ses peintures certains membres et les replacent dans la peinture ou d’autres peintures de manière interchangeable, des yeux peuvent devenir des seins, Le nez un pied, une oreille la main et donc un bras une jambe .Il disait lui-même qu’il avait beaucoup de mal à faire une main , une épaule, un pied
PAGE 7
TRACES DE CHARBON DE BOIS DANS LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE
FIGURE 3
JUDGMENT DAY - TETE BEC EN POINTE
FIGURE 4
- PAGE 8-
Dans le tableau « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » plusieurs couches de peintures sont venues s’ajouter sur les contours de cette jambe et les contours ont eux même été modifiés à la peinture sans doute pour équilibrer cette forme dans le tableau qui a été centrée dans celui-ci.De tout cela des traces de charbon de bois d’origine du calque restent visibles sous les couches de peinture
Cette jambe aux
mêmes caractéristiques , proportions et dimensions on la retrouve dans d’autres tableaux des « WOMAN »des années 50,
Dans « WOMAN WITH BICYCLE » ( figure
1 et 2 page 4-6 )de 1952 en tout point similaire, il s’agit là de sa jambe gauche,
et dans « WOMAN » 1950
de sa jambe droite ( figure
5 page 10 )
D’autres tableaux ont cette forme de jambe sous forme de figure biomorphe mais de manières plus ou moins hasardeuses. comme « TWO TREES ON MARY STREET » de 1975, "LANDSCAPE AT STANTON STREET " lithographie de 1971, UNTITLED 1968, East HAMPTON XXII de 1968, « WOMAN » 1966 etc ( Figure 5 page 10 )
Cette jambe
,le peintre l’a animé d’une figure d’un animal
( oiseau)à son extrémité,composé de 2
petits yeux sous forme de points noirs et entre les deux un bec en pointe sous forme d’un V.
Ce n’est pas un
cas unique,on retrouve cette même tête dans la
figure monstrueuse en bas à gauche
de « JUDGMENT DAY » de 1946 (
figure 4 page 8 )
Il existe aussi
une petite sculpture nommée N°10 ( figure 41 page ) qui ressemble tout a fait à
la figure « LEG WOMAN IN THE
LANDSCAPE » sculptée en 1969 à Rome lors
de son voyage dans l’atelier du
Sculpteur Emanuel HERZL , j’y
reviendrais dans le chapitre consacré à
la sculpture
Dans ce tableau
« LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » De
KOONING prend plaisir d’incorporer des silhouettes dans l’arrière plan et de créer ainsi des
formes ambigues et déformées qui seront examinées en détail
dans les prochains chapitres . ( Figures 25 page 46 )
- PAGE 9-
TWO THREES ON MARY STREET WOMAN 1950
SEATED MAN LANDSCAPE AT STANTON STREET 1971
FIGURES 5
- PAGE 10-
A2 –Les années 1967 à 1972 et « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE »
Je pense que le tableau aurait pu être produit en 1971, c'est-à-dire
l’année ou l’artiste a fait peu de tableaux,
il était plutôt tourné vers la sculpture depuis 1969 et la lithographie en 1971 , En 1974 il repris
pleinement la peinture .
En 1971 il fit une série de peintures dont « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE " pourrait très bien s’intégrer parmi les tableaux de cette année
1971 ( Figure 7 page ) « MAC ACCABONAC »,« WOMAN IN A GARDEN »,
AMYTYVILLE » , "FLOWERS MARY’S
TABLE” ,"RED MAN
WITH MOUSTACHE” et aussi"RED MAN de 1970 " non pas tant par la forme des figures mais par les couleurs à dominantes de rouge vif , accompagnés de orange, jaune , vert , marron mais
aussi par les mêmes techniques de
peintures visqueuses, wet on wet qui ont permis des mélanges à la brosse de ces différentes couleurs .
De tous ces tableaux cités il y en
a un qui se remarque le plus pour
être le plus proche de « LEG WOMAN IN
THE LANDSCAPE », il s’agit
de « RED MAN WITH MOUSTACHE » ( Figure 6 page
12 )
Comme pour “ LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE », RED MAN WITH MOUSTACHE »avec le rouge de son visage , sa moustache et le rouge écarlate colorant tout le corps , se détache du paysage .
De la même
manière,le rouge de la forme centrale de
“LEG WOMAN IN THE LANSCAPE » se
détache du fond sombre . Il y a là une singularité car la tendance des tableaux des années 60 et 70 était plutôt à l’intégration des
figures dans le paysage sans pouvoir distinguer l’un et l’autre et comme disait Willem De Kooning pour ses tableaux du début des années 60 « la
figure est dans le paysage, le
paysage est dans la figure » et donc à ce niveau il y a un changement qui rapproche ces deux tableaux.
D’autres similitudes les rapprochent comme cette forme
vivante composée de vert et de jaune – orange qui ceinture l’homme
au niveau de la taille
pour l’empêcher de bouger ( figure 6bis page
14), On a même l’impression que le bras gauche du personnage essaye
de se détacher de cette forme animale.
Il pourrait s’agir selon certains spécialistes d’un Cirre, sous
classe de crustacés , qui possède des griffes pour permettre de se fixer sur un support . Certains spécialistes disent que si le
personnage à moustache est rouge c’est parce que la forme animale qui
l’entoure empêche le sang de
circuler depuis le cœur en s’accrochant à lui.
De la même manière en bas de la forme biomorphique animale
rouge de « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE
« figure 6 bis , page 14 ),une
forme animale composée des mêmes couleurs
mélangées de jaune , rouge, orange s’enroule autour de la partie inférieur du
corps de l’animal biomorphique à tête d’oiseau pour l’immobiliser et à proximité, un autre animal reptile en forme de serpent aux couleurs vertes
et jaune lui longe
le corps - PAGE 11- .
Comme dans de nombreux tableaux de DE KOONING
, on remarque beaucoup de formes dont il faut à la fois connaître les formes
qu’il a déjà travaillé et de
l’imagination pour les rendre identifiables
.Dans le cas de « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » il y a une forme principale sur laquelle viennent se
greffer d’autres formes vivantes tout
autour et convergeant vers celle-ci
Dans les deux tableaux ;il s’agit d’espèces animales malveillantes,
indéfinies mais les similitudes ne s’arrêtent pas là : On
remarque dans les deux tableaux des coulures très larges ( figures
9 , page 20 )de peinture dans les
mêmes formes et en tout point identique, qui sont dues à l’application de peintures wet on wet qui n’ont pas été lissées avec spatule ou brosse. Il est à remarquer que le coulage de la peinture de « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » se fait vers le haut ce qui signifie que le
tableau est travaillé dans tous les sens, ce qui est aussi une particularité de Willem De Kooning
Dans les deux
tableaux on remarque aussi de nombreux grattages de la peinture restés ainsi inachevés. ( figures 14 , page 26 ) , des traces de brosses et des
coups de peintures appliqués larges
en serpentins aux bords arrondis ( figures
6 page 12 )et aussi ce marron couleur foie ( figure30 page 52 ) cuit dont Willem
De Kooning a expliqué qu’il lui a
fallu un mélange de 6 couleurs différentes pour arriver à cette teinte bien
particulière et inimitable.
Voici donc une description comparative entre « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » et« RED WOMAN WITH MOUSTACHE » , on pourrait en trouver beaucoup d’autres avec autant de similitudes datant du début des années 60 au début des années 70 .
Autre exemple
significatif « RED MAN » de 1970 ( figures
7 page 16 ) avec forme centrale rouge et autour des couleurs orange ,
jaunes, vertes ,marron et attaqué de toutes part par des montres marins à la différence de « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » ceux-ci sont dans des
couleurs très claires de blanc un peu rosée . Comme « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » la technique de capture est la
même, un des monstres le ceinture aux pieds pour l’empêcher de s’échapper et permettre aux autres de l’écorcher et peut être le dévorer
Ce rouge dominant et placé partout dans les peintures démarre
surtout depuis la série des peintures MONTAUK en 1969.
La question que l’on peut se poser ? Pourquoi ce tableau « LEGWOMAN IN THE LANDSCAPE »fait principalement de rouge orange jaune sur un arrière plan sombre de noir, marron ,vert foncé ,respire tant , l’inquiétude, l’angoisse ,le désespoir alors que quelques années plus tôt au début des années 60 ses tableaux sont resplendissants de lumière blanche avec des couleurs claires qui respirent eux la joie, reflet de la nature , du ciel, de la mer, des plages c'est-à- dire tout ce qui le fait vibrer depuis qu’il a élu domicile a Est HAMPTON en 1963
- PAGE 13-
RED MAN WITH MOUSTACHE ENROULEMENT d’un CIRRE
LEG WOMAN IN THE
LANDSCAPE ENROULEMENT d'un reptile des marais
FIGURE 6 BIS
- PAGE 14-
L’année 1971
semble propice à DE KOONING aussi bien sur le plan personnel que professionnel.
Son tableau de nature morte « FLOWERS MARY’S TABLE » « figures 7, page 16 ) montre une
palette de tons chauds, clairs , tapotés de flash de blancs , ce tableau semble
transmettre la joie , symbolisée par les effluves de fleurs
vers la table au centre du tableau rayonnante
de clarté.
Depuis 1969 il s’est mis à
la sculpture, Ses peintures sont présentées dans
le nombreuses expositions, galeries,
il voyage en 1968 en France, Angleterre, en 1969 en Italie ou il reste plusieurs mois, en 1970 au japon ,Il a une
nouvelle relation avec Emilia GILGORE et
pourtant ses démons le hantent toujours , la boisson et son tempérament
désespéré reprennent régulièrement le dessus sur la joie, le
calme, la tranquilité .Il disait : « Quand je tombe je vais bien,…c’est quand je vais droit que c’est
ennuyeux » ou « Si je m’intéresse au désespoir c’est qu’il m’arrive parfois d’être désespéré »
Il n’est donc
pas étonnant qu’au milieu de peintures qui respirent la joie, d’autres semblent désespérées comme cette toile « LEG WOMAN
IN THE LANDSCAPE »
Les années 50 sont marquées par ses "WOMAN" considérées par certains comme monstrueuses ou démoniaques, Les peintures des "WOMAN" des années 60 semblent plus tranquilles plus douces mais cachent aussi des peintures encore plus monstrueuses et démoniaques comme : «
THE VISIT » en 1966-7 ( figures 27, Page 48 ) , « THE MAN »en 1967,
( figures 26 page48 )
« UNTITLED » en 1970, ( figures 28 page48
),« WOMAN ON A SIGN I « de 1967,
" EAST
HAMPTON XXII “en 1968 ( Figure 17, Page30
) et d’autres .
Dans le chapitre consacré aux
monstres il est fait référence dans
certains tableaux aux peintres du moyen age
Hyeronymus BOSCH et BRUEGHEL (
figures
26 -28 page 48 ) mais aussi à Francis
BACON que De KOONING a rencontré en 1968 et dont il appréciait les peintures.
Les années 70 ne
font donc pas exception avec le tableau « UNTITLED » dont on ne connaît pas l’année précise mais qui pourrait être
de 1970 . ce tableau de De KOONING qui
fait froid dans le dos se rapproche
de l’effroyable effet de la peinture de GOYA
« Saturn devouring one of his son
» ( figures 28 , page 48 )
Dans ce tableau
« LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » on ne peut pas ne pas penser également
à SOUTINE , à ses personnages
aux couleurs rouges sur fond sombre de Marron,
noir ou vert et plus
précisément aux tableaux de bœufs écorchés . Un chapitre sur SOUTINE et WILLEM
DE KOONING est consacré dans cette étude ( Figure 43 page 72 )
- PAGE 15 -
RED MAN AMITIVILLE 1971
FLOWERS MARY’S TABLE 1971
FIGURES 7
-PAGE 16-
B-ETUDES STYLISTIQUES DU TABLEAU
« LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE »
B1-Description du tableau « LEG WOMAN
IN THE LANDSCAPE »
Au premier coup
d’œil sur le tableau et en faisant
abstraction de tout ce qui a été dit précédemment tout en restant à distance du tableau, le
tableau semble abstrait et l’on remarque une masse centrée composée
de rouge ,orange
, jaune qui traverse le tableau de haut en bas.
Différentes couleurs entourent cette masse de coups de pinceaux larges,du vert , du jaune, du noir brillant du marron ,sur un arrière plan très sombre ponctué de trous de lumières en longueurs et obliques qui convergent vers le centre
Sur le dos du tableau un long coup de pinceau rose en travers de la toile et sur la traverse en bois du milieu badigeonnée par une peinture rose (Figure 33 page59 ) , un genre de calligraphie qui semble incompréhensible ( figures 34 , page60 ) mais qui va s’avérer très intéressant ,que vous pourrez découvrir dans le chapitre consacré au dos du tableau . Voilà le premier regard je l’avoue que j’ai eu de ce tableau ,
Ma conjointe l’a acheté
pour ses jolies couleurs noires et rouges . Il semblait décoratif pour sa maison et la personne qui lui a Vendu le tableau en 2000 à la braderie de LILLE n’a sans doute pas cherché
plus loin que son
aspect abstrait et décoratif .
Depuis que j'ai entrepris l’étude de ce tableau et me suis imprégné de la vie et l’œuvre de DE KONNING, ce que j’ai trouvé est extraordinaire .
J’ai trouvé dans le tableau « LEG
WOMAN IN THE LANDSCAPE " un
résumé de 30 ans de vie artistique de
DE KONNING des Années 40 aux années
70 ce qui montre qu’il y a une continuité dans l’œuvre de DE KONNING sans ruptures nettes d’un style à l’autre dans
son œuvre , il y a seulement des paliers de 7 ans en 7 ans ou DE KOONING met en œuvre ses dernières
recherches et trouvailles sans dénigrer les précédentes .
Toutes les choses que j’ai découvert dans cette œuvre ne sont pas venus immédiatement à moi mais au fil des mois et des années et
après des heures et des heures à contempler ce tableau tellement riche de
détails picturaux . Encore aujourd’hui il m’arrive découvrir une nouvelle nuance,
une nouvelle combinaison hasardeuse, une nouvelle
silhouette .
Pour De KOONING, aucun objet peut être lié à une quelconque sorte de réalité. Il disait : Quand vous me demandez si une forme particulière dans l’une de mes peintures montre une tête de femme,un poisson,un verre , un oiseau ou les 4 à la fois, je ne peux vous donner une réponse catégorique …J’ai introduit parfois des formes qui n’ont pas de sens littéral ….que ce soit des objets qui n’ont pas de sens pour moi sauf dans la mesure ou il existe un rapport entre eux et moi »
PAGE 17
LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE
( vues du
travail sur les 4 cotés)

Chaussure à L'horizontale
Page 18
On retrouve toujours l’abstraction et le figuratif et dans la plupart des tableaux de DE KOONING, la présence de corps humain ou de membres de corps humain, qui sont juste esquissés, suggérés et sujets à diverses interprétations
De KOONING
préservait chaque œuvre d’une qualité d’inachevée ( Figures14 , Page26 ) .
Les peintures ne semblent pas être
dans un état final. Ce tableau « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » est comme
un être vivant , il vit , il évolue .
Comme beaucoup de ses
tableaux le peintre peut le reprendre avec
le temps par sa technique du WET ON
WET et donc en définitive, il peut soit comme il dit « Sortir du tableau » et
le laisser en l’état et éventuellement reprendre certaines
formes dans un autre tableau à entreprendre,
soit retravailler sur ce tableau en grattant et repeignant dessus
Les matières
utilisées sont souvent
les mêmes depuis
le début de sa carrière
de peintre . Bien sûr se
sont rajoutés au fil des années d’autres matières et mélanges qu’il a crée ou découvert par accident
.
DE KONNING était
reconnu comme un véritable créateur mais il ne faisait pas table rase du passé comme certains peintres expressionnistes abstraits de sa famille . Il a aussi utilisé la façon de faire des grands
maîtres du passé qu’il admirait : RUBENS, REMBRANDT mais aussi plus Proches et ses congénères , PICASSO,
MIRO,BONNARD,MONDRIAN, GORKY, KLINE,GIACOMETTI,
SOUTINE mais il voulait rester lui-même tout
en restant connecté au passé de la
peinture
Dans ce tableau nous le verrons il y a des signes aux peintres qu'il admirait le Plus ,SOUTINE« Figures 43 , page72 » , GIACOMETTI ( figures 20 page34 ) ,GORKY (Figures 44 , page75 ), KLINE
B2-Construction du tableau « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE »
Comme beaucoup de ses tableaux De KOONING part d’une forme figurative ou abstraite, d’un extrait de corps humain placée au centre du tableau soit par un dessin, un transfert , par collage, ou par calque comme semble t’il ce serait le cas dans ce tableau « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » . Ensuite d’autres idées viennent se greffer au fur et à mesure qu’il rajoute en improvisant ( comme un morceau de jazz improvisé à partir d’un riff).Il n’a qu’une vague idée au départ de chaque tableau et il aboutit d’une idée à une autre par association.
Il arrive un moment ou il a tendance à abandonner la toile sans la
finir et comme il le dit, « je sors du tableau » et alors , soit il le
garde ainsi soit il le jette ou soit
il sert de démarrage à un autre tableau
sur les mêmes bases de figures et de couleurs et il part dans une autre direction
Je pense que le tableau"LEG WOMAN THE LANDSCAPE»a suivi le même cheminement soit avec l’option d’abandon inachevé ou peut être il aurait pu prendre la direction d’un nouveau tableau « RED MAN WITH MOUSTACHE » en gardant non la forme mais l’idée et les couleurs. Le tableau « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » est resté tel quel , gratté et inachevé - PAGE 19-
COULURES ASCENTIONELLES
SECRETARY A TREE IN NAPLE
FIGURES 9
- PAGE 20 -
A partir de la
figure centrale de « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE, le processus de la peinture est un enlacement tout autour .Il
badigeonne la peinture tout autour de l’image centrale , la peinture semble converger vers le centre, vers la figure
centrale par amoncellement et superposition
de différentes couches. De ce point de vue cela ressemble au tableau
"DELIGHT – BILL LEE « 1946
avec le balayage des masses vers le centre de la composition ou elles se heurtent
et se chevauchent .
En ce sens le tableau le plus proche de «LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » » est« FLOWER MARY’S TABLE » de 1971 ( figures 7 page 16 ) ou les touches sont disposées tout autour du centre et y convergent. A partir de là,chaque coup de peinture amène une nouvelle situation dans la peinture.
Les nombreux
grattages faits sur « LEG WOMAN IN
THE LANDSCAPE » jusqu’à la toile montrent qu'il ne semble pas y avoir une couche de
fond , ce qui n'est pas étonnant chez DE KOONING ,c'est ce qu'il appelle lui même
" peinture non environnement" peinture sans fond. Les tableaux "Zurich" et
Excavation" sont particulièrement parlants et reconnus à ce sujet ou DE KOONING
a passé des semaines de grattage sur ces tableaux pour leur donner l'aspect ,
la texture , l'épaisseur et le lissage
des couches qu'il
souhaitait
Le peintre
semble avoir travaillé la peinture sur les 4 cotés en faisant tourner le tableau sur des orientations différentes (, figures
8 page18 ).
Il aimait voir comment les choses étaient
à l’envers.
En effet , nous remarquons dans la partie de la tête de la figure
centrale des coulées de peintures rouges
vers le haut (, figure9,
page20 )
Dans le tableau « WHOSE NAME WAS WRIT WATER “ en 1975, des gouttes
s’écoulent vers le bord
gauche puis brusquement à 90 degrés
Nous retrouvons aussi dans " SECRETARY " de 1948 , ( figures 9 , page20 ) des coulées de noir vers le haut dans la partie jaune en haut au centre du tableau ou autre exemple avec ce même tableau ou le spécialiste de De Kooning Mr John Elderdield mit le tableau « SECRETARY » a l’envers pour s’apercevoir qu’il était identique au tableau « NIGHT », L’un avait servi à produire l’autre à l’envers . Il disait : « j’essaye de me libérer du haut et du bas , de droite et gauche, du réalisme…. »,Dans " A TREE IN NAPLE " ( Figures 9 page20 )des coulées noires remontent sur le bleu du dessus .La masse noire brillante ( figures 19 , page32 ) en forme de monstre des marais contre le flanc gauche de la forme rouge à tête d’oiseau aurait pu être peinte dans l’horizontalité (, figures 10 page22 ) . Ces deux masses semblent enlacées l'une dans l'autre, là aussi il existe des exemples similaires dans l'œuvre de DE KOONING , il signale en 1967 que ses dessins de cette époque ont été fait à l'horizontale , un des dessins représente une femme accrochée à l'autre ( figures36 page 61 ) mais si la feuille est retournée sur le côté il paraît évident qu'elle est penchée sur la deuxième femme qui est couchée sur un divan ou un lit. – PAGE 21 -
TECHNIQUE WET AND WET
LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE WOMAN WITH MOUSTACHE
FIGURE 10
GRATTAGE CHAUSSURE
HAUT TALON
FIGURE 11
- PAGE 22 -
Au verso du
tableau sur le morceau de bois transversal (figures 33-34 page59-60 )
parait une calligraphie faite de coup de crayon et d’ovales .Si on renverse le tableau à 90° a droite, il apparaît une tête de femme
ressemblant à la tête du
tableau « MARILYN MONROE » de 1954 ’ ( figures 39 page64 ) ou
aussi dans une certaine mesure à la tête du dessin au charbon de bois
« Woman 1965 » ( Figures 40 bis , page66 )avec
le visage creusé, échancré et cheveux représentés par des cercles
ovales.
si on renverse le tableau dans l’autre sens à gauche à partir de sa position initiale apparaît une tête d’homme ( Figures 39 , page64 ). Et juste au dessus une tête d'oiseau reconnaissable à son bec . (, figures 34 ,page 60 ) et sa houppette
L’engagement de DE KONNING pour l’image du corps humain est présent tout au long de son œuvre notamment avec les séries des « WOMAN » mais aussi des membres de corps humain extraits et présents dans ses tableaux et dessins , bras, torse, jambes, yeux. Des peintures d’abstraction apparentes conservent des allusions figuratives avec des restes de corps humain
( DELIGHT BILL LEE, EXCAVATION, ATTIC , WOMAN IN THE LANDSCAPE, EASTHAMPTON XXII ( figures 17 page 30 )
D’autre part on
retrouve très souvent des formes identiques d’extraits de corps humain dans différents
tableaux de DE KOONING ( WOMAN ACCABONIAC, WOMAN 1965 , ) que ce soit dans le même sens ou avec effet de
miroir. En effet, DE KOONING depuis le début qu’il peignait faisait des
calques ou reprenait les contours avec le charbon de bois ,des corps humains et des membres, il les classait et les
reprenait dans ses peintures ultérieures mais ses formes reprises sont parfois peu reconnaissables car elles sont souvent grattées
ou couvertes de peintures à travers
Cette figure centrale
de « LEG IN THE LANDCAPE , calquée
sur l'état 1 de WOMAN 1 et son fond correspondent tout à fait
à la manière de peindre
de DE KOONING et ses couleurs
si particulières
C MANIERES
DE PEINDRE
C1-Peintures domestiques, peintures de peintre
Au début de sa
carrière , Willem DE KOONING ne vendait pas et il était pauvre à ne pas pouvoir s’acheter des peintures de peintre et
des toiles aussi il achetait des
Peintures du commerce pour usage
domestique et des peintures Email moins chers , il peignait également
sur le verso de toiles comme par exemple
le tableau recto verso BLACK FRIDAY de 1943.(
figures
33 page 59)
- PAGE 23-
FIGURE 12
GRATTAGE EXCAVATION
FIGURES 13 -
PAGE 24 -
Par la suite
quand ses tableaux se vendirent il garda dans certains de ses tableaux cette
habitude de peintures commerciales
pour obtenir certains effets qu’il n’avait pas avec les peintures en tube de peintre qu’il utilisa d’une manière
générales à partir des années 60 notamment les peintures BELLINI préparé par Mr BOCOUR et sans doute dans ce tableau « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE
» les peintures en tube WINSOR AND NEWTON
C2 –Examen
et analyse technique des matières
L’examen
technique et l’analyse technique des peintures
des années 60 et début 70 est bien expliqué
dans le livre de SUSAN F LIKE et MICHEL SCHILLING « WILLEM KOONING, THE ARTIST’S MATERIELS » il montre que
DE KOONING dans ses travaux
continuait beaucoup de pratiques
qu’il utilisait déjà en peinture dans les années 1940-1950 . Il développait simultanément de nouvelles techniques et
adoptait de nouveaux matériaux qui convenaient mieux à son environnement
.
Les travaux de cette période ne marquent pas une forme de rupture avec ses pratiques antérieures mais plutôt une réorientation. La priorité de DE KONNING pour les années 50 et surtout les années 60 était de trouver des peintures qui sèchent le plus lentement possible et des peintures qui restituent le mieux les clartés du paysage et de l’eau de LONG ISLAND et EAST HAMPTON ou il s’installera au début des années 60 . Il expérimenta et appliqua avec méthode la lenteur du taux de séchage de sa peinture afin de pouvoir avec un temps assez long continuer à rajouter des couches de peintures sans que les couches inférieures soient déjà sèches directement sur la toile et cela lui permettait de faire des mélanges directement sur la toile avec les peintures superposées à la spatule et aussi de gratter tout ou parties des surfaces ,ne laissant ainsi que quelques traces de peinture. En parallèle il continuait aussi à utiliser le papier journal ou du papier velin au dessus de sa peinture pour ralentir aussi le séchage. On lui donna même l’idée d’utiliser ce même papier qui a servi pour recouvrir la peinture pour faire des œuvres à part entière.
Ceci est particulièrement visible dans le tableau « LEG WOMAN IN THE
LANDSCAPE »
. En bas de celui ci une forme animale ,enroulée autour la forme centrale biomorphique à tête d’oiseau a visiblement des couleurs de mélange de Jaune , rouge,, vert qui avaient été superposées en couche au préalable et mélangé à la spatule (Figure 6 bis , page14 ) , cela a pu se faire grâce à sa technique du wet on wet qui retarde le séchage. À côté le peintre a gratté la peinture pour laisser apparaître une chaussure à haut Talon , orientée vers le haut(FIGURE 8, page ) . Juste a coté de la chaussure, le peintre a passé une brosse a poils durs et laissé les marques très prononcées des poils de brosse (,figure 12 page24 ) qui laissent apparaîtrent les couches du dessous et un mélange des deux couches . Ces marques dues à la brosse se trouvent dans de nombreux tableaux de DE KOONING à l’exemple de " MONTAUK HIGH WAY"" SUBURB IN HAVANA"" FIGURE IN LANDSCPE" de 1951 et plus proche « RED MAN WITHMOUSTACHE » en haut du tableau (figure 14 page26 )
- PAGE 25-
GRATTAGE
WOMAN , RED HAIR…. 1965 LEG WOMAN
IN THE LANDSCAPE
FIGURES 14
CRAQUELURES
![]() |
WAVES
FIGURES 15
Dans le tableau
« LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » on
retrouve bien ces types de matières
huile-mixture en bas du tableau ou la
peinture wet on wet a été appliquée, on s’en rend compte par les couleurs
vertes, jaunes, rouges superposées et mélangés à la spatule et et à la brosse
et nous le verrons par la suite les aspects visuels
des rides ( figures
16 , page 28 )
C3 –Accidents, craquelures d’alligator – rides-
effets de flou
DE KOONING
considère certains défauts de peinture qu’il remarqua comme des effets inattendus dans son processus créatif
qu’il souhaita préserver. DE KOONING faisait parfois un mauvais usage de ses matériaux dans l’intention claire de
créer des accidents et de combattre le contrôle
technique.
Par exemple le tableau « THE WAVES
» (figures 15 , page26 ) se compose de différentes couches
de peintures qui se craquelèrent au moment du séchage, dans celui appelé « ZURICH
» ( figures 42 , page 70 ) il s’est développé de fines craquelures d’alligator. Les
craquelures arrivent normalement
quand l’enduit supérieur de la peinture est moins élastique ou flexible que les sous-couches ou quand la couche a
été préparée improprement. Il peut être du aussi au vernis DAMAR que De Kooning utilisait.
On ne sait pas si les surfaces de ZURICH ont été planifiées ou constituées d’un heureux accident
L’expérience du tableau de ZURICH,est reconduit dans le tableau «
LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE. Est-ce
voulu par le peintre , est ce dû au vernis Damar, ou un accident ultérieur dû au lieu
de stockage du tableau dont
la température avait de fortes variantes
?
-PAGE 27-
RIDES LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE
R
FIGURES 16
-PAGE 28-
Si à partir d’accidents de peinture , il a crée des craquelures
d’alligator , on remarque aussi dans ce
tableau d’autres accidents différents qui ressemblent à des rides formées de parties ondulées de petites
sections placées sur la surface à différents
endroits.
Ces aspects de rides sont des événements communs dans la surface de
travail des tableaux de DE KOONING des années 60 tels que « TWO FIGURES IN
THE LANDSCAPE » et 70 tels que « WHOSE NAME WAS WRIT IN WATER » qui représentent
le même type de rides que celles du tableau "
LEG WOMAN IN THE
LANDSCAPE" (figure 16 page28)
Ces formations non conventionnelles telles que celles-ci résultent peut être d’1 excès d’addition d’huile de Carthame et d’eau dans la mixture préparée pour wet on wet . Cet excès contribue à augmenter l’hydrolyse des glycérides qui contribue à la formation des acides gras libres et de pliage de la couche supérieure type rides . ces acides gras restent liquides à température ambiante, ils restent mobiles dans un film de peinture . On peut comparer la surface de la peinture comme une peau sur la surface encore humide et comme la peinture sous - jacente est oxydée , elle perd de la masse et se rétrécie sous la peau ( la sous couche) d’où l’effet de ride.
Ces marques et
ces rides à la surface des peintures de cette période pourraient être considéré comme des défauts de mauvaises peintures. Sans doute DE KOONING les a voulus ainsi pour les
exploiter dans sa peinture.
Dans les années
60 DE KOONING a souvent utilisé ce
type de rides avec une peinture rose
pour donner un aspect de chair humaine
Dans le tableau « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » les rides se trouvent en grand nombre dans les parties noires en bas du tableau à droite et à gauche dans un petit ilot dans la partie marron en dessous de la tête grise genre GIACOMETTI,dans une toute petite partie de la figure anatomique rouge et en face dans la tête noire du monstre dévorant
- PAGE 29-
|
UNTITLED 1976 ( composition with figures)
FIGURE 18 - PAGE 30-
L’explication si on peut en donner une ? ,c’est que ce n’est pas
fortuit de la part de DE KONNING, les
rides noires à droite correspondent à l'eau ondulante des marais , à gauche en bas elles sont utilisées comme surépaisseur
dans la masse noire pour marquer les yeux et le visage d'une tête de WOMAN similaire a celle de "WOMAN AND
BICYCLE " de 1952-1953 (figure 22 , page 38 ) , quant aux rides dans la partie rouge de la figure anatomique en haut a gauche il
peut s’agir de rides de la peau
écorchée, ensanglantée tout cela si tenté que
l'on cherche a donner une explication
tangible mais comme chacun sait , De KOONING ne donne jamais d’explication sur la signification figuratives de ses
tableaux , la réalité de ses œuvres c’est au
spectateur de déterminer ce qu’il voit et pour De Kooning toutes les
explications sont bonnes du moment
que cela vient des sens, des sentiments , De Kooning ne montre pas la réalité,
il la suggère.
J’ai
par curiosité réalisé le test de
l’aiguille indiqué dans le livre « Willem
De Kooning , The artist’s materials »
de SUSAN F LAKE et je peux dire qu’il
est concluant malgré une peinture de plus de 40 ans ( 46 ans depuis
1971)
En effet j’ai pu introduire une aiguille à travers l’épaisseur des rides et j’ai pu constaté que la peinture en dessous était encore visqueuse, l’aiguille s’est introduite dans l’épaisseur sans difficulté et le trou dégagé par l’aiguille s’est rebouché au bout de quelques minutes. D’après SUSAN LAKE et Michael SCHILLING c’est le signe que cette mixture d’huile d’artiste, huile de Carthame, de solvants et d’eau est bien présente dans cet endroit et que les acides gras qui se sont formés ne se sont pas entièrement évaporés même après 40 ans
C4-Grattage, stries
Chaque coup de peinture amène une nouvelle situation dans la peinture .Dans de nombreuses œuvres de De KOONING, des couches de peintures sont rajoutées, grattées, drippées, frottées ,brossées, barrées, travaillées au couteau, et gommées. Ce n’était pas l’immédiatibilité qui était de mise alors mais le résultat du temps . Une toile comme WOMAN I a mis 2 ans à être terminée. Il n’était pas rare que DE KONNING grattait et retravaillait ou grattait et laissait la peinture brute après grattage, des résidus de peintures restaient ainsi dans le tableau non fini. Ceci est visible dans des tableaux tels que le tableau « EXCAVATION » de 1950, il gratta sa toile pendant des mois pour enlever de la couche noire ( figures 13 , page 24 ). Dans le « WOMAN » de 1948 il gratta et décapa beaucoup sur la surface initiale de noir et blanc de la peinture , précédent le commencement de l’image actuelle de la figure
-PAGE 31
LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE WOMAN
1
FIGURE 19
- PAGE 32-
Dans « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » cette technique du grattage a été très largement utilisée. le peintre semble avoir gratté jusqu’à la toile ( figures 13 , page 24 ) certaines parties sombres du tableau pour donner l’impression d’une trouée lumineuse dans la masse sombre de noir, marron , vert qui représente soit figurativement des Zones de terre grises dans le marais, seul quelques points ou quelques fragments de peinture subsistent pouvant représenter la végétation des marais ,ou autre explication ces trouées claires dans le marais sombre pourraient représenter les conséquences d’un ciel crépusculaire avec des nuages et zones de ciel dégagées qui se reflètent sur l’eau pour lui donne son aspect du tableau
Grattage aussi
en bas a droite de la forme biomorphique rouge pour donner l'aspect d'une chaussure haut talon (, fig 11 page22 )ou en haut a droite pour donner la
forme d’un visage(figures 20, page34 ), allusion au portraits dessinés, Têtes
noires , de GIACOMETTI
Enfin en haut ,
a droite au dessus des yeux de la forme biomorphique rouge , se remarque
une zone de grattage a différents niveaux
( figures 14 , page26 ).
Un niveau ou seul la peinture du dessus
orange rose laisse apparaître la couleur du dessous verte et une zone ou le
grattage a enlevé toutes les couches
jusqu’à la toile. La particularité est que ce
grattage est resté tel quel, visible sans que le peintre ait retravaillé
cette zone
Un autre procédé non conventionnel que l’on
retrouve dans le tableau « LEG WOMAN IN THE
LANDSCAPE » est la disposition des stries dans différentes parties du
tableau sans doute travaillés à coup de brosses a
poils durs sur la peinture
wet on wet (, figures 12 , page 24
)
Tout cela , craquelures , rides, grattage, stries donne de la vie,
de la diversité , de la luminosité du
relief au tableau. C’est ce que nous allons voir dans les paragraphes suivants :
D- REFERENCES AU CORPS HUMAIN , EXTRAITS DU CORPS HUMAIN
ET ACCESSOIRES
D1-Jambes
Des tableaux de De KOONING contiennent des fragments de corps humains qui semblent émerger de la peinture , appliqués en couches , rien d’explicite, que des suggestions . Dans « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » cela concerne naturellement la forme principale découlant de la jambe de "WOMAN 1 ,étape 1" ,mais aussi des têtes des « WOMEN des années 50 » des têtes d’homme.
Ils contiennent aussi des fragments de culture populaire et des images d’objets de vulgarisation
« DANS LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » cela concerne , Une tête dans l’esprit des portraits des têtes noires de GIACOMETTI (figures 20 , page34 ) , la chaussure Haut talon ( figures 11 , page22 ), des monstres aquatiques ( Figures 17 page30 ) de la mer et des marais. – PAGE 33-
FIGURES 20
DOS LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE EXTRAIT UNTITLED Spoleto
- PAGE 34-
Parmi les
expressionnistes abstraits, DE KONNING était avec GORKY le seul à intégrer la figure
humaine, ou extraits
de corps humain
dans ses tableaux
.
Depuis les
années 40 les peintures de DE KOONING sont riches en références au corps humain
( épaules-seins-tête-main etc) mais
pour les identifier il est nécessaire de connaître ses peintures et dessins des figures antérieures dans
lesquels les différentes parties de l’anatomie sont isolées et savamment juxtaposées ; Il est important
pour l’artiste que dans l’ambiguité intentionnelle des formes abstraites se
cachent des figures humaines, des animaux, des
paysages
De KOONING dit : « Les formes
abstraites doivent avoir une ressemblance »
Beaucoup de
tableaux de DE KONNING contiennent des fragments de corps qui semblent émerger de la peinture appliquée en
couches. Il finissent les uns contre les autres , ici un coude, une cuisse mais
rien d’explicite , rien que des suggestions, ils contiennent aussi des
fragments de culture populaire mais aussi des fragments de ses points d’intérêt , de ses références à la peinture,
Dans d’autres
tableaux ou dessins il commençait avec une chose aussi banale qu’un pouce et ensuite
il improvisait suivant les sensations de l’instant puis laissait le tableau incomplet, le grattait , rajoutait de nouvelles couches , le recommençait une
fois , deux fois jusqu’à ce qu’il mette
la mention « a ne pas jeter » Ses matières de peinture Wet onWet lui
permettait de laisser le tableau non terminé en attente et de le
reprendre plus tard
Dans le tableau
"LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE" il
a probablement fait d'abord des larges coups
de peintures colorées à la spatule directement
sur la toile sans couche de fond, du vert
pour placer au centre la forme
calquée au charbon de bois de la jambe de l’étape 1 de WOMAN 1 , ensuite il a
probablement peint la forme
biomorphique de rouge orange jaune et rose tout en laissant les contours du
charbon de bois visibles ( figures 3 ,
page 8 ) puis il aurait complété
les peintures en partant de l'extérieur de la toile pour converger vers le
centre. Toutes ses techniques sont
utilisées dans ce tableau Wet on Wet, rides, Craquelures, superposition de peintures, mélanges de couleurs à la brosse,
grattage,
De KOONING avait une propension à éviter de peindre ou dessiner les
mains, il avait des difficultés avec
les épaules , les bras . Dans la plupart des tableaux ,les épaules, les bras
semblent détachés du corps humain
pour être des organes
indépendants.
Il en est de même de la jambe « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE
» qui aurait été calquée
à partir la jambe de l’etape 1
de WOMAN 1 et placé au centre du
tableau à la verticale peint en rouge , jaune , orange, rose charnue et à partir
de là tout un environnement fait de marais,
végétation et monstres
maléfiques est mis en place
La forme
centrale semble flotter
et le fond du tableau, paysage de marais est vu du haut, du ciel
Cette jambe,
le peintre la transforme en être anatomique biomorphe muni d’un corps
simple tout en longueur , une paire d´yeux, un bec d'oiseau
, qui est malmené , victime de son environnement monstrueux et maléfique
qui sera détaillé dans le chapitre sur les monstres
PAGE 35
Il existe
d'autres cas de jambes animées en êtres
anatomiques autonomes dans un paysage aqueux à
l'exemple de "EAST HAMPTON XXII" de 1968 ( fichier 17 , page30 ) ,
ici l'image principale à partir d'une jambe et la cuisse est un poisson ou l'on remarque une tête à l’extrémité munie de ses yeux et branchie sur le coté , à l'autre extrémité , l'animal aquatique
est enlacé à gauche du tableau par un
prédateur à tête de WOMAN verticale dans le tableau ( figures 17 , page30 ).,Cette
tête ressemble étrangement à la tête
de WOMAN située au même endroit mais horizontale dans « LEG WOMAN IN
THE LANDSCAPE » en bas à gauche et qui suscite la même
inquiétude de férocité, cette tête dont les bras immobilisent sa
proie , Dans les deux tableaux ,il s’agit d’une tête sombre , le sommet du crane en V et
yeux inquiétants . Ces deux têtes
peuvent aussi être comparées à la tête du célébre tableau « Woman with bicycle » de 1952 ( figures 22 , page38
)
Dans le cas de « Leg Woman in the Landscape » l’enlacement au bas du tableau est imagé par un animal malveillant qui empêche tout mouvement et permet aux
autres monstres présents dans le tableau de s'approcher et commencer le dépeçage de la forme à tête d’oiseau (figures 6 BIS ,
Page 14 )
Un autre exemple comparatif de
jambes également intéressant dans les
deux tableaux "WOMAN SAG
HARBOR » de 1964" et « WOMAN » de 1964" . La jambe droite et la chaussure haut talon
de « WOMAN » 1964 est probablement le
transfert d'´une version antérieur de "WOMAN SAG HARBOR" , la version plus récente est
de ce point de vue moins visible car
des parties ont été raclées , il a été repeint dessus et rajouté des contours
au charbon de bois.
Un dessin
avec forme allongée biomorphique ( comme une jambe ou un bras) à tête de poisson
se trouve dans le même environnement de
vue aérienne d’un poisson dans le
marais dont on remarque les
oscillations de l’eau qui dans le cas de « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » sont représentés par les rides
( figure 18 , page30
)
De même la jambe
de Woman 1 stade 1 et celle " LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE " sont
similaires , l'une est sans doute le calque de l'autre , des larges coups de
peintures qui sont venus s'ajouter dessus rendent ce transfert plus faiblement visible
(figures 2 , page6 )
Tom Hesse disait "c'est comme si les formes d'un type d'image
habite d'autres types d'images et je
pense qu'il y a un sens, qu'il y a des choses qui prennent résidence dans des
lieux différents. Dans un contexte il
peut être un bras , dans un autre contexte il peut être un canapé et dans un autre , vous n'êtes pas sur de ce qu'il
peut être".
Autre exemple
illustrant les mêmes propos de HESS ,Cette masse noire du tableau sur le flanc gauche de la figure centrale de «LEG WOMAN
IN THE LANDSCAPE » qui peut être
assimilé à un monstre des marais ,
on retrouve son pendant avec cette fourche significative a 3 tentacules ou 3 branches dans le tableau « WOMAN 1 » de la version définitive à l’extrémité droite du milieu
du tableau et qui
parait dans ce cas totalement abstrait
( figures 19 page32)
PAGE 36
Dans « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE », le peintre a extrait une jambe du tableau« WOMAN1 » du stade 1 pour la placer au centre du tableau et dans son contexte l'image s'est transformé en animal organique biomorphique a tête d’oiseau
Si l’on ne connaît pas l'œuvre de DE KOONING on ne peut pas faire la relation de cette forme biomorphe a tête d’oiseau de « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE» avec une jambe car elle s'est transformée dans le tableau , agrandie sur les bords et des couches de peinture sont venues s’ajouter cachant certaines parties.
De même , il faut savoir que
l’objet fétiche de De KOONING par excellence est la chaussure haut talon que l’on retrouve dans de très
nombreux tableaux de toutes les époques ( figures
24 page 42 ) . Le Tableau «
LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » ne manque pas à cette tendance, une chaussure haut talon est bien mis en évidence dans
le tableau en bas à droite de la forme
biomorphe , ce n'est donc pas fortuit, ni le fait du
hasard car on sait toute l'importance
des chaussures hauts talons chez Willem DE KOONING , voir le chapitre sur chaussure hauts talons.
De même dans ce tableau les visages justes évoqués par quelques traits font penser l'un à une« WOMAN » ( woman with bicycle figures 22 page38 ) , l'autre à GIACOMETTI ( dessins noirs de Giacometti figures 20 page34 ) , nous les voyons seulement si nous connaissons l'œuvre et la vie de De Kooning sinon nous risquons de ne prêter aucune attention à ces formes.
De même nous voyons certaines formes comme des abstractions alors qu'à l'origine De KOONING y a placé un objet qui a pu être dévoyé et a perdu son sens si nous ne voyons pas l'objet qu'il en a extrait.De KOONING excelle à incorporer des silhouettes dans l’arrière plan de ses toiles et il donne ainsi des formes ambigues et déformées . Ce tableau regorges de silhouettes ( chaussure haut talon , tête de Woman, têtes noires de Giacometti, têtes d’oiseau, d’homme, de reptiles, de poissons, de monstres des marais)
Et comme indiqué déjà ci-dessus , pour De KOONING, aucun objet peut être lié a une quelconque sorte de réalité. Il disait : Quand vous me demandez si une forme particulière dans l’une de mes peintures montre une tête de femme,un poisson,un verre , un oiseau ou les 4 à la fois, je ne peux vous donner une réponse catégorique …J’ai introduit parfois des formes qui n’ont pas de sens littéral ….que ce soit des objets qui n’ont pas de sens pour moi sauf dans la mesure ou il existe un rapport entre eux et moi »
PAGE 37
TETE WOMAN
WOMAN WITH BICYCLE LEG WOMAN
IN THE LANDSCAPE
FIGURES 22
L’œil est l’élément du corps qui se reconnaît le mieux quand il est
isolé. Dans son contexte DE KOONING lui apporte une attention
formelle toute particulière. Cet oeil est
parfois disproportionné par rapport au corps pour lui donner plus
d’expression.
Dans les" WOMAN" ils sont immenses , écarquillés et pupilles rondes (
woman 1...) ou en amandes ( Marylin MONROE ( figures 39 page64) Ce sont parfois juste des points noirs pour signifier des formes
abstraites anatomique ou des ombres
humaines ou animales indéfinies
Dans le cas de «
LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE « les yeux sont partout dans le tableau. Ils sont dans la figure centrale rouge-orange entre le bec, ils sont en bas à gauche par
deux grands yeux dans une masse noire
qui ressemble à une tête sortie des ténèbres aquatiques semblables à la tête et aux yeux de « WOMAN WITH
BYCYCLE » en relief. Ces yeux regardent l’un le spectateur , l’autre les
monstres en train de dévorer et d’immobiliser leur proie, de manière
à la fois attirante et inquiétante.
En bas autour de
la figure centrale un animal a tête allongée
, de couleur avec mélange de jaune rouge avec ses deux yeux qui ressemblent a un animal
non défini des marais, enroule
la jambe animée
pour lui empêcher tout mouvement ( figures 6 BIS, page 14 ),
La grosse masse noire sur le flanc de la figure centrale à gauche ressemble à un animal monstrueux vu de coté avec 1 œil .cette masse animale semble être en train de dépecer la forme biomorphique à tête d’oiseau (figures 19 , page 32 )Juste suggéré avec des traits blancs dans un fond noir et marron on remarque les yeux d’une tête d’homme qui ressemble aux têtes noires de GIACOMETTI de 1950-1951 ( figures 20, page34)
Au dos du tableau Dans le
dessin tourné à 90° , la forme de
l’œil ressemble a celui d’un dessin UNTITLED ( SPOLETO)
1969-1970 ( figure 21 page34 ) , point noir qui se termine par un boucle , ce dessin comme celui de « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » est à
regarder sur les 4 cotés ou des
formes animales et humaines sont à
découvrir
Enfin au dos du tableau comme indiqué ci dessus en tournant le tableau à +90 degrés et -90 degrés on remarque des dessins de 3 visages ( figures 34 , page60 ). Dans le premier on retrouve les mêmes yeux en amande de la peinture de « MARYLIN MONROE » de 1954, dans l’autre visage un œil ovale énorme pour une tête d’homme .et au dessus de cette tête d’homme ,juste un point noir annonçant une tête d’oiseau ( Figures 39, page64 )
PAGE 39
D3-Têtes
Même quand il se tourne vers le paysage
, De KOONING n’abandonne pas la figure
.
De nombreuses têtes plus ou moins repérables apparaissent dans le
tableau "LEG WOMAN IN THE
LANDSCAPE " la tête la plus
évidente est bien entendu celle de la
forme organique à tête d’oiseau crée à partir
de la jambe de "WOMAN 1
" étape 1 ( figures 23 , page38 )
Peut être l’idée de la tête à forme d’oiseau et bec en pointe est t’elle venu en se rappelant ses formes dans le tableau « EXCAVATION( figures 23 page38) » ou l’on remarque une forme similaire allongée sans membres avec un tête, des yeux et un bec similaires mais vu sur un autre angle ,ou la tête de la forme mi humain mi animal en bas à gauche du tableau « JUDGMENT DAY » ( Figures 23 , page ) ou encore cette même forme de tête avec 2 yeux et bec en pointe dans le tableau « UNTITLED »)de 1977 en bas à droite .( Figures 23 , page38 )
Dans le tableau "LEG WOMAN AND LANDSCAPE " le bec de de la forme organique à tête d’oiseau n’a pas de contour , la
délimitation du bec est réalisé d'un cote par une couche fine de peinture brillante au dessus de la peinture jaune orange et de l'autre par de la peinture rouge qui coule sur la peinture du dessous mais la
coulure est ascendante ce qui
signifie que le tableau à été retourné
au préalable à 180°pour laisser couler la peinture et ainsi pouvoir réaliser cette forme de bec. La forme de la tête correspond au
contour du calque pris sur WOMAN1 stade
1 (
Figures 32 page52 )
Autre tête que l'on peut deviner dans le tableau , celle située en
bas à gauche dans une couleur noire sur un fond sombre de gris que seule une
surépaisseur des yeux et des contours du nez permet
de repérer . La forme du crâne tout en ovale avec un évidement au centre nous
fait penser à la tête de "WOMAN WITH BICYCLE" ainsi
que la forme des yeux , celui
de gauche de forme ronde regarde le spectateur ,
celui de droite ayant une forme
ovale positionnée en hauteur regarde
la scène du tableau .( figure 22 page 38 )
Dans le même style, le dessin « UNTITLED » 1970-1974 ou de même la
tête du personnage a un œil qui regarde le spectateur et un œil qui regarde vers le haut.
( Figures 19 page32 )
Au centre en bas repérable à sa couleur par un mélange
de jaune et de rouge orange un tête d'un animal
indéfini dont on remarque les yeux et le long bec en pointe qui semble entourer
les pieds de la forme biomorphique à tête d’oiseau comme pour l'immobiliser et
permettre aux monstres des marais
de réaliser le dépeçage , ( Figure 6bis , page14
).
PAGE40
Autre tête très intéressante celle à peine identifiable en haut et à
droite dans un fond mélangé de bleu
vert et de gris marron foie cuit ( couleur appelé ainsi par DE KOONING
qu’il a reproduit a partir de 6 couleurs différentes, voir paragraphe sur les couleurs
) .
Cette tête tout en longueur dont on remarque les traits des yeux des sourcils,des rides ,du front du nez et de
la bouche par grattage avec une pointe fine jusqu'à la couleur claire de la
toile. Cette tête fait penser aux
têtes noires de GIACOMETTI ( figures 20 , page 34 ), peintre sculpteur dont
De Kooning avait vu l'exposition de ses œuvres et en avait été très
impressionné en 1949 ,de même qu'il avait été très impressionné par le peintre SOUTINE dont on ressent
aussi l’influence dans ce
tableau et qui sera détaillé
ci-dessous
Enfin des têtes
juste esquissées dans le noir du tableau semblent être celles de monstres
agressifs jusqu’à dévorer la
forme à tête d’oiseau et un reptile
dans des couleurs lumineuses de vert et jaune. ( figures 17 page 30 )
Tout ce monde vivant présent dans le tableau donne l’image d’une
scène très vivante mais ô combien
malveillante , belliqueuse et destructrice
envers cette forme animale à tête d’oiseau .
Seule l’esquisse de la tête noire de GIACOMETTI semble être bienveillante et assister
à la scène désemparée et désarmée.
D4-
Chaussure haut talon
De Kooning était très intéressé par les chaussures hauts talons , cet accessoire de femme se retrouve présent dans d’innombrables tableaux ,soit de façon très explicite soit de façon suggéré comme dans le tableau « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE « La présence de chaussures hauts talons est un objet , une image constante dans l’œuvre de De KOONING comme les lèvres et l’eau ;Son origine date des ses années en Hollande, cela évoque l’enfance de l’artiste, il avait toujours été fasciné par les chaussures haut talons . Dans ses différents métiers avant d’être peintre, Il avait travaillé sur des plans publicitaires pour chaussures de femme, il habillait des mannequins dans les grands magasins de vente d’habillement avec chaussures haut talons .Quand il voyagea à Amsterdam en 1968 après 40 ans d’absence, ce qu’il remarqua tout de suite c’est que les femmes Hollandaises avaient de plus belles chaussures qu’il croyait
Dans ce tableau " LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE" la chaussure haut talon se situe en bas à droite dans une position verticale ( figures 12 , page 24 ) , cela signifie sans doute que le peintre avait déplacé le tableau a 90 ° pour gratter la peinture et réaliser cette chaussure ; A l’autre extrémité une tête regarde le spectateur avec de grands yeux écarquillés et une forme du crâne qui pourraient ressembler aux" WOMAN "de DE KOONING, notamment « WOMAN WITH BICYCLE »,.
PAGE 41
CHAUSSURES HAUTS TALONS
Two women in the country
WOMAN SAG HARBOR
FIG 24
PAGE 42
Ces deux images tête de WOMAN et chaussure haut talon complètent la jambe ainsi le peintre nous ramène au fameux tableau "
WOMAN WITH BICYCLE" ou l'on retrouve ces 3 éléments du tableau pris indépendamment, ( figures 24 bis ,
page 44
)
Certains voient les chaussures haut talons comme des armes dans certains tableaux de De KOONING. Dans » LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » on peut imaginer que c’est un moyen de défendre la forme biomorphique rouge à tête d’oiseau contre ses prédateurs. La pointe de la chaussure étant orientée vers la scène de carnage comme une arme défensive
Sur le fichier quelques tableaux sont repris avec chaussures haut talons comme « « JUDMENT DAYday » ou « Backdrop for Labyrinth « de 1946 au milieu de deux figures de monstres , « PINK LADY » « UNTITLED XI » de 1975 ( figures 24 bis , page44 )
Parmi la
multitude de chaussures haut talons existantes , celle « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE
»est agrémentée d’un point rouge au
niveau de la pointe de la chaussure , d’autres possèdent des sangles (WOMAN 1) ou des boucles ( WOMAN SAG HARBOR) etc
D5 –Figures
humaines- monstres des marais
Dans de nombreux tableaux certaines formes qui paraissent
abstraites ont parfois l’aspect fantomatiques d’humains
ou d’animaux jamais
entièrement définis qui sortent de l’imagination du peintre
Certaines de
ces formes se retrouvent parfois à
l’identique, le peintre se servant de calques d’un tableau à l’autre
pour les reproduire
Dans ce tableau
au fond sombre dans un paysage crépusculaire de marais, celui-ci est propice à la présence de monstres sortant à la tombée de la nuit ( Figures 25 , page46 )et
le rouge de la forme organique donne un aspect sanguin
dont la peau aurait été enlevée, un peu comme
le tableau « BŒUF ECORCHE (
figures
43, page72 ) « de SOUTINE que je développerais dans le chapitre consacré
à ce peintre qui est très présent dans le tableau.. En ce sens il est différent
des tableaux de DE KOONING de EAST HAMPTON sur fond de mer qui rayonne de clarté,
de luminosité par réflexion
du ciel bleu du début des années 60
Comme indiqué
dans mon mail et ci-dessus, De Kooning était bipolaire aussi bien dans ses peintures que dans son comportement
personnel ; Il passait de la joie à
l’angoisse et au désespoir. Dans ses
tableaux cela se remarque . Certains tableaux rayonnent de joie et de lumière tandis que d’autres respirent la frayeur et le désespoir, il disait
lui-même qu’il était pessimiste pour
l’espèce humaine
-
PAGE 43-
FIGURES 24 BIS - PAGE 44
Le tableau « LEG WOMAN IN THE
LANDSCAPE » pencherait vers la frayeur et le désespoir La seule présence vraiment humaine du tableau est symbolisée
par la silhouete , l’ombre d’un visage
humain dans la pénombre qui ressemble
aux têtes grises de GIACOMETI, a la fois effrayé
et résigné qui semble assister
impuissant à la scène de dépeçage de la forme biomorphique à tête
d’oiseau par des monstres des marais.
Cela illustre
peut être les scènes de cauchemars dont parle De KOONING dans son sommeil, il avait la phobie des monstres, et qui
revient de façon récurrente. Dans son sommeil il se dit attaqué par des montres. La figure fantomatique de Tête noire à la façon Giacometti c’est celle du peintre
qui se voit attaquer par les monstres
des marais
DE KOONING disait : « Je suis toujours quelque part dans le
tableau , dans l’espace que j’utilise
, je suis toujours présent ou
pourrais dire que j’y circule puis il
y a un moment ou je perds de vue ce que je voulais faire
alors je suis dehors. Si le
tableau se tient, je le garde sinon je le jette ».
. Des monstres,
J’en ai remarqué plusieurs dans le tableau ( figures 25 page 46 ),
d’abord le plus massif et le plus
agressif du tableau est cette forme noire sur le flanc gauche qui attaque la
forme animale à tête d’ oiseau rouge et a commencé à la dévorer . En bas de
cette forme rouge un animal de
couleur,orange jaune s’est enroulé autour de ce qui semble un pied pour
l’empêcher de bouger
Un autre animal Vert à tête jaune glisse à droite en bas
de la forme a tête d’oiseau . A gauche en bas
,un monstre sort de l’eau la gueule ouverte et semble se diriger vers la forme
à tête d’oiseau sans doute pour
prendre partie au dépeçage. Enfin à l’extrême gauche , une tête monstrueuse qui ressemble
à la tête de « WOMAN WITH BICYCLE » tableau de De KOONING
de 1952 semble être le chef d’orchestre , satanique de cette scène qui regarde d’un œil la scène du tableau, l’autre œil regardant
le spectateur.
Si ce tableau lui a peut être été inspiré par ses cauchemars, il aurait pu l’être aussi par des tableaux de Hieronymus BOSCH, BRUEGEL, GOYA,SOUTINE ou BACON ( figures 26-28, page 48 ) comme il aurait pu être inspiré pour d’autres de ses peintures à l’exemple de « MAN »de 1967 ( Figure 26, page 48 ) qui dérive de « WOMAN ON A SIGN 1 » Le personnage central dans une pose ambiguë de jambe écartée comme une grenouille,exprime la nature bestiale de l’animal humain . Il semble assis sur une chaise dévorant avec un plaisir charnel une forme semblable à de la chair et excrétant en même temps une bande de peinture marron ,sur la tête est posé une masse brune jaunâtre comme la bouilloire renversée d’une image qu’on retrouve dans le panneau de l’enfer de de Hieronymus BOSCH « LE JARDIN DES DELICES » En effet selon Harry F GAUGH , historien d’art, ce panneau est à rapprocher de« Man » ou un personnage à tête d’oiseau représenté comme satan ,assis sur un haut tabouret dévore un pécheur tout en excrétant d’autres au fond de son trône dans une bulle gazeuse avec au dessus de sa tête une bouilloire inversée
- PAGE 45-
MONSTRES LEG WOMAN
IN THE LANDSCAPE

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Dans le même style de monstre , d’animal bestial dévorant de la chair vivante , le tableau « THE VISIT » de 1967 ( Figure 27 , page 48 ) dont certaines formes viennent de « MARSH LANDSCAPE » , un animal monstrueux sur la gauche de couleur Orange vert dévore le flanc du personnage
Dans le tableau «
UNTITLED »de 1970 ( Figure
28 , page48 ) un
personnage en gants blancs chaussures surdimentionnées, cheveux
rouges et lunettes qui lui donne une forme humaine tient dans ses mains une substance rouge qui semble un cœur arraché à un enfant et qui produit l’effroyable effet d’une œuvre de GOYA « SATURN DEVOURING ONE OF HIS CHILDREN
Dans le tableau
« JUDGMENT DAY » ( figure 29 page52 ) aux 4 coins du tableau , 4 Formes
monstrueuses que De KOONING selon
le critique THOMAS HESS appelait des « anges »
représentant les 4 anges de la
porte du paradis faisant ref au tableau de Hieronymous BOSCH, mais rien de cela est naturellement
définitif, il n’y a pas de sens narratif évident, la signification de l’imagerie restant délibérément mystérieuse , d’autres y voient des minotaures comme la forme mi homme, mi animal en bas à gauche et à droite
et d’autres encore y voit
des monstres destructeurs à l’exemple de la forme en haut
et à droite avec sa forme de torpille à Tête de femme dérivée d’une
gravure de BRUEGLE.
Par cette association
apparemment sanguine, le peintre suggérait aussi
une idée effrayante , celle qui est
au centre du mythe, la civilisation humaine est menacée de l’intérieur par la
pulsion animale.
Pour l’écrivain
surréaliste Georges BATAILLE qui côtoyait les surréalistes, il
y a dans chaque homme un animal
enfermé dans une prison comme un forçat, Il y a une porte et si on trouve la porte l’animal se rue dehors comme le forçat trouvant l’issue et la bête se conduit comme un bête
Ces visions de créatures fantastiques de Hieronymus
BOSCH trouvés dans « le jardin des délices, l’enfer » peut s’appliquer d’une certaine manière à JUDGMENT DAY, MAN, WOMAN iON A
SIGN 1 » mais aussi à « LEG WOMAN IN
THE LANDSCAPE »
Deux détails importants dans ce tableau sont à signaler,un point blanc au centre qui semble être là
comme un judas dans cette scène ou les 4 monstres comme des cerbères sont là pour empêcher d’y rentrer . Autre détail
important une chaussure haut talon en
bas au milieu des deux formes mi animales mi humaines ( beaucoup plus visible dans la version qui a été faite comme rideau pour un spectacle et qui est
intitulé "Backdrop for Labyrinth"qui semble être là sans raison apparente comme beaucoup de celles que l’on retrouve dans les tableaux de Willem De Kooning dont le tableau que je vous soumet
« LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » ce qui me ramène
au chapitre ci-dessus consacré aux chaussures hauts talons
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MAN 1967 EXTRAIT DU JARDIN DES DELICES Huronimus BOSCH
FIGURE 26
FIGURE 27
UNTITLED 1970 GOYA : SATURN DEVOURINGONE OF HIS CHILDREN
FIGURE 28
E-PEINTURE-DESSINS-SCULPTURES
E1-Calques ( Figure 1, page4 )
Le tableau « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » comme de nombreux tableaux de DE KOONING joue sur les ambiguités des figures , des objets, des paysages et
chaque objet , chaque figure est
volontairement peint ou dessiné comme
susceptible de nombreuses interprétations
mais si on retrouve souvent les mêmes images
d’un tableau à l’autre parfois avec effet
de miroir c’est parce que DE KOONING à l’habitude depuis les années 40 de faire
des calques et transferts de morceaux
de corps humains ( seins, mains, épaules, bras, torses etc). Ces calques, il les numérotent, les stockent et les reprend pour ses peintures ultérieures.
Le numéro indiqué
sur le dos du tableau
n° 143 correspond peut être à un numéro de calque ( FIG 33 page59)
Bien souvent , des sujets de tableaux de DE KOONING font parties d’une peinture qui visiblement a été incorporé dans d'autres peintures .C’est sans doute de cas de «LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE « dont la forme centrale est une jambe , transformée en forme organique à tête d’oiseau , jambe aux contours que l'on retrouve strictement identique dans le tableau " WOMAN 1 Stade 1 qui elle-même se retrouve aussi dans le tableau « WOMAN WITH BICYCLE» ( Figures 24bis , page44 )et aussi dans d’autres comme » WOMAN » de 1950
Il existe des exemples bien connus qui ont été abondamment commentés comme les pieds et les chaussures « WOMAN » de 1964 qui ont servi de modèle par transfert pour« WOMAN SAG HARBOR » dans un état précédent mais cela reste peu visible car de la peinture a été raclée et repeint dessus, deux autres jambes ont été rajoutées au contour de charbon. De même Le tableau « WOMAN ACABONAC »de 1965 est jumelle de « WOMAN « de 1965
Il prend donc un chose d’un tableau pour le mettre dans un autre tableau. il y a interchangeabilité . Ce transfert d’une peinture ou fragment de peinture à une autre se fait souvent par l’utilisation d’une image inversée, C’est ainsi également dans "¨LEG WOMAN in the LANSCAPE " la jambe est Inversé par rapport à celle de « WOMAN 1 étape 1 »
Autre exemple relaté par John Elderfield entre « SECRETARY » ( Figures 9 , page20 ) 1949 et « NIGHT »de 1949, L’un a produit l’autre par inversion , retournement, D’ailleurs dans « SECRETARY », des gouttes dans la peinture noire près du centre en haut s’écoulent dans un mouvement ascendant alors que du coté de la peinture jaune , les gouttes ont un mouvement descendant , ce qui explique que DE KOONING travaille dans différentes positions de la toile ( les 4 cotés)
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E2-Paysage
Dans la deuxième partie des années 50, après la période des WOMAN de
la 3eme série, il revient au
paysage. Ce n’est plus New- York qui l’inspire mais ses fréquents déplacements
dans le LONG ISLAND , ces paysages de
campagne et bords de mer, c'est-à-dire à la fois terre et eau environnante. Le sujet lui a permis de réaliser des compositions énergiques en milieu aquatique.
Mais c’est surtout après son emménagement a East HAMPTON que le paysage prend de plus en plus d’importance a tel point que " le paysage est dans la figure et la figure dans le paysage " on n’arrive plus à distinguer l’un et l’autre distinctement mais il y a des exceptions comme « RED MAN WITH MOUSTACHE » et pour « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » dont la figure centrale est rouge pour les deux tableaux
Dans « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » Le paysage en arrière plan de la figure organique
à tête d’oiseau est ténébreux , sombre de noir de gris , de marron mélangés,
superposés ou mis côte à côte
mais reste malgré tout très lumineux grâce
aux parties grattées jusqu’à la toile
qui semblent projeter la lumière de
l’intérieur et grâce au bas de la
toile fait de jaune de vert clair et
de orange dont les creux en bas de la forme sinusoidale de l’être biomorphique à tête d’oiseau sont remplis des deux cotés par de la couleur verte ,jaune, et marron à teintes
claires
Le paysage est
sans doute fait de marais et de quelques îlots de terre qui
représentent les trouées lumineuses
, à moins que le peintre ait voulu reproduire les effets du ciel sur l’eau
alternés de nuages et ciel dégagé. Les petits points visibles dans ces trouées pouvant être de la végétation
des marais
C’est sans doute
le ciel crépusculaire frappant l’eau qui
donne cet aspect sombre au paysage aqueux
marécageux qui présente ,à gauche de
la forme rouge à tête d’oiseau , des dominantes de couleurs noires et grises et à droite de cette forme des
couleurs à dominante de vert, marron et noire.
De plus le but de ce tableau c’est de laisser au spectateur un sentiment de peur ,
d’inquiétude par les monstres
des marais qui sortent de la pénombre de leur
environnement pour attaquer leur proie
PAGE 50
Précédemment De Kooning
avait déjà peint des tableaux dont le sujet ou le titre du
tableau étaient le marais : En 1970 une lithographie appelé « THE MARSHES » ( figures 32bis ,
page
54 )ou il conserve des références anatomique entre la figure anatomique et le paysage . Ici c’est un
rapport entre 1 œil en haut
à gauche , en dessous deux larges rubans bruns ont creusé une paire
de poitrine et dessous le paysage avec
des traits verticaux qui pourraient
être une rangée de brins d’herbes des marais ,
En 1966 un tableau dont le titre est « MARSH LANDSCAPE » ( Figures 32bis , page ). Un autre
tableau ou la mer est d’un coté et le marais de l’autre nommé « EAST HAMPTON XXI » ( Figures 17 , page30 ) de 1968 composé de ciel bleu, de
plages blanches, de marais verts et
bandes de couleurs
Enfin « CHARCOAL
ON AIL VELLUM » ( Figures 18, Page30 ) , des lignes ondulées entourant la créature supérieure avec un
corps effilé de membres visibles donne
l’apparence d’une vue aérienne d’un poisson dans le
marais
DE KOONING
excelle à incorporer des silhouettes dans l’arrière plan de ses toiles et donne ainsi
des formes ambigues ou déformées.
Dans ce marais de « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » même l’eau semble
agressive, il émerge des êtres monstrueux , tous ont l’air agressifs et s’en prennent au sujet central rouge- orange qui semble être dépecé par ces êtres maléfiques ( Figures 17 , page 30 )
Deux yeux en bas a gauche sur
une tête en largeur et échancrée au
milieu du crâne fait penser aux « WOMAN » des année 1950 -1954.( Figures 19 , page 32 ) plus
spécialement celle de "WOMAN AND BICYCLE"
Ce genre de
paysage n’est pas courant car DE KOONING a plutôt tendance à montrer des paysages clairs et rassurants, plein de
lumière et couleurs douces dans ses
tableaux de East Hampton
mais comme indiqué dans le mail de présentation c’est quelqu’un de
bipolaire aussi bien dans ses œuvres
que dans son comportement personnel. Après des périodes de joie et d’optimisme il arrive à WILLEM
DE KOONING d’être désespéré et pessimisme de la condition
humaine et au début des années 1970 il était plutôt morose malgré sa
relation avec Emilie KILGORE
Ce tableau
reflète donc son état d’esprit du moment, , DE KOONING disait : « Si je m’intéresse au désespoir c’est qu’il m’arrive
quelque fois d’être très désespéré…......................................... »
néanmoins ses couleurs préférées, le jaune, vert ,orange symbole d’espoir et de lumière sont présents dans ce tableau ce qui laisse malgré tout une place à l’espoir et sa vie personnelle resplendissait avec la présence de Emilie KILGORE qu’il venait de rencontrer en 1970
Ce tableau n’a probablement pas suivi la filière normale de vente par son acheteur exclusif de l'époque KNOEDLER qu’il avait quitté en 1971 et son représentant Fourcade avait quitter lui aussi KNOEDLER pour créer sa propre galerie un peu plus tard ou De KOONING le suivra . C'est sans doute. pour cette raison qu'il n'a pas signé le tableau , car il ne passait pas par la galerie et préférait vendre des tableaux directement . N’étant pas passé par la filière normale de la galerie et inconnue dans les expositions cette œuvre aurait peut être fait l’objet d'un cadeau
PAGE 51
JUDGMENT DAY GRAVURE BRUEGLE
FIGURE 29
LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE
Couleur marron foie cuit
FIGURES 30


LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE TETE OISEAU
En haut à doite , effet de flou interpénétration de orange jaune rose
FIGURE 31 FIGURE 32
PAGE 52
De Kooning était très généreux et
les exemples sont nombreux d’œuvres qu’il a donné par amitié, à sa famille , pour des services rendus ou le
biais de bars locaux qu’il fréquentait assidûment
.Certains cherchaient à se faire inviter dans son studio pour lui soutirer des
oeuvres et sait –t’on jamais lorsqu’il avait abusé de la boisson il
aurait pu se laisser convaincre de faire certains
cadeaux ou tout simplement par satisfaction de donner Son aide Michael WRIGHT
était persuadé qu’il donnait des œuvres de
lui-même quand il était ivre..
Il a donné plusieurs œuvres à son ami fidèle et proche qui lui a permis de traversé l’atlantique et qui
l’a accompagné dans son voyage en 1968 pour son exposition à AMSTERDAM, Leo COHAN , Il reçut plusieurs tableaux
en gage d’amitié comme « WOMAN
IN THE FOREST » en 1964 qui s’est retrouvé en vente
chez SOTHEBYS quelques années plus tard.
Il avait fait des cadeaux de
tableaux ,à son amie Emilie KILGORE pour qui il avait une véritable passion amoureuse ,comme «
UNTITLED »1970., une litho « Valentine
» dédicacée. En 1971 il
avait dédicacé tous ses tableau a
Emilia KILGORE. . En 1972 il lui avait dédié 6
dessins de crucifixion « For Santa Emilia » sous le nom « SIX TEARS FOR
SIX SAINTS » ; Dans le tableau WOMAN AND CHILD il avait annoté
( To Emilie with love)
Il avait également donné des œuvres à son avocat et ami Mr EASTMAN à des galeries et musées etc
Peut être que cette œuvre non répertoriée viendrait d’un don de
Willem De Kooning et pour cette raison
ne serait pas connu du public ni avoir été présenté dans une exposition
ou repris dans un livre d’art.
Dans le chapitre sur le dos du tableau , je vous montrerais que la
trace du peintre est réelle et mieux qu’une signature pour valider cette œuvre à Willem De
KOONING
E3-Couleurs
Les années
1967 à 1972 se caractérisent par des
tableaux multicouleurs avec des lignes courbes. Beaucoup d’artistes ont copié DE KOONING mais d’après les
spécialistes , les couleurs de DE KOONING défient l’imitation.
Quand il avait
des difficultés à trouver les couleurs qui lui convenaient, il les faisait
lui-même Les deux exemples les plus
frappant sont le rose ( voir dos du
tableau) ( Figures 33 page 59 ) qu’il
a composé pour représenter la chair humaine , le marron couleur foie cuit qui a
demandé un mélange complexe de 6
couleurs de peinture ( Figures 30,
page52 ). Ces deux couleurs sont présentes
sans le tableau « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE
En tant que coloriste il était à la fois audacieux et prudent, il
pouvait rassembler les combinaisons les plus improbables jamais
vues dans un tableau. Je ne suis pas spécialiste pour étudier les couleurs de " LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE " et
pouvoir affirmer que ce sont bien
les couleurs de DE KOONING, seul un expert pourra donner une réponse mais il me
semble qu’on retrouve les mêmes verts, jaunes ,oranges, rouges, roses et marrons des tableaux de DE KOONING .
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THE MARSHES MARSHE LANDSCAPE
LEG WOMAN IN THE LANSCAPE WOMAN IN THE WATER 1967
ROUGE MACULE DE TACHES NOIRES
FIGURE 32 BIS
La plupart
des couleurs du tableau de 1971 « RED MAN WITH MOUSTACHE
» ( figures 6bis,
page14 ) hormis les gris et noirs on les
retrouve de manière tout a fait identiques dans le tableau
« LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE »Comme si elles venaient de la même palette , les mélanges de vert et de jaune de rouges
et de jaunes les coups de pinceaux des marrons et les coulures ( figures 9 , page20 ) de même forme , même épaisseur , même
longueur et même façon de se terminer
en boule demi cercle montre une viscosité identique
des peintures dans les deux tableaux qui produisent les mêmes effets .
Il est a noter que les coulures
de « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE
« sont ascendantes ce qui signifie que le peintre
avait retourné le tableau .
En ce qui
concerne le marron dont certains filets sont identiques en tailles
mais surtout semblent avoir la même teinte très
difficile a reproduire , c’est ce que De KOONING appelle la
couleur de foie cuit qui est
un mélange de 6 couleurs différentes afin de reproduire cette couleur du foie de son enfance
en Hollande ( Figures 30 , page
52 ). La couleur marron en haut a droite quand a elle n’est pas significative car c’est sans doute un mélange obtenu par application
d’une feuille de papier journal qui
a été déplacée et provoqué un mélange avec les couleurs adjacentes et qui donne cet aspect un peu flou (
figures 31, page52 )
Dans le tableau « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » la plupart des
couches appliquées sont WET ON WET,
peintures à séchage lent . Au bas du
tableau les couleurs vertes , jaunes , oranges sont soit superposées , soit mélangées et encore visqueuses .
Certains parties visqueuses aux
excès d’eau et d’huile de CARTHAME
ont provoqué les rides caractéristiques , l’expérience de l’aiguille en faisant
foi comme expliqué plus haut .
Certaines parties du tableau ont été mélangées à la
brosse et donne ce mélange de Jaune
orange vert que l'on retrouve
aussi dans beaucoup
d’autres tableaux dont celui indiqué
plus haut « RED MAN WITH MOUSTACHE » ( Figures 6 , page 12
)
En haut à gauche de la
forme à tête d’oiseau de « LEG WOMAN
IN THE LANDSCAPE »dans la partie noire qui ressemble a une tête de monstre des marais et aussi sur la partie la plus claire de cette
forme organique à tête
d’oiseau on remarque quelques craquelures qui sont dues peut être à un surplus de vernis DAMAR comme il a été dit ci-dessus ( Figure 15
, page26 )
Toutes les
couleurs du tableau sont enchevêtrées les unes dans les autres ou côte a côte sans contours
délimités. Chez De KOONING les teintes s’interpénètrent ( Figures 9 , page20 ) et
partagent leur luminosité . Dans le tableau les Jaunes , oranges , jaunes de la tête d’oiseau tentent à se
confondre , la palette été atténuée
de sorte que les couleurs ne se détachent pas
vraiment les unes des autres . On remarque la même chose dans le fond du
tableau ou il est difficile
de détacher les verts, marrons,
noir et gris..
cela se remarque
quand on prend
du recul pour regarder le tableau. Arrivé à un
certaine distance le tableau se distingue par seulement 2 couleurs
le rouge et le noir.
- PAGE 55-
Après 1954 De Kooning n'utilisera plus longtemps les
lignes noires pour distinguer le contour des figures ce qui fait que lorsqu'on s'éloigne
du tableau et sans lumière orientée sur lui on ne distingue
que les deux couleurs
dominantes de rouge et de noir
alors que si l'on se rapproche
avec un éclairage adapté , on
ne peut que s'émerveiller de toute la richesse de ce tableau , sa grande diversité sa grande luminosité dont on ne peut se lasser et qui résume
toute l'œuvre de DE KOONING
Le rose au dos
du tableau « Figures 33 , Page 59 )
est aussi un signe distinctif de DE KONNING.
Si on prend les roses des tableaux suivants. Aussi bien dans le figuratif que
dans l’abstraction « WOMAN 1948- WOMAN 1949-untitled 1961-TWO
WOMEN IN THE COUNTRY 1954 » les teintes sont exactement les
mêmes
Comme dans le
tableau « WOMAN IN THE WATER » de
1967 ( Figures 32 bis , page54 ) on retrouve une peinture noire au dessus d’une couche de peinture rouge ainsi que des restes de peintures
noires maculées suite à l’application de la peinture
noire sur celle de rouge . Cela donne un aspect de saleté sur la peinture
rouge
E4- Format du tableau.
La plupart des tableaux sur toile de petits formats
sont carrés ou presque . DE KOONING
disait
: « j'aime les formes plutôt carrées , c'est pourquoi je fais des tableaux dont les
dimensions sont des multiples
de 7" ou 8"
»ce qui correspond a peu de choses
près, aux dimensions du tableau
" LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE " sorti de son
cadre 60cm x 50cm ( 8’’x3 ) X (7 ‘’x3)
E5- Dos
du tableau ( FIGURE 33, PAGE59 )
Comme la
plupart des tableaux de DE KOONING , la peinture est travaillé sur chevalet est mise
sur châssis probablement par ses assistants .
Si le tableau n’est pas signé , le dos du tableau est je pense mieux qu’une signature car il correspond à quelque chose d’unique chez DE KOONING, ses dessins
Il n’est pas exceptionnel que De KOONING dessine ou peint sur le dos de ses tableaux. Il le faisait notamment au début de sa carrière car il n’avait pas les ressources pour s’acheter des toiles , il continua cette pratique tout au long de sa carrière. On trouve des dessins, des peintures au verso de « BLACK FRIDAY » de 1943 ( Figure 33 , page59 ) ou un tableau acheté par GLIMCHER galériste daté de 1952
Le premier signe
est la couleur rose si spécifique à la chair des WOMEN que l’on retrouve au dos du tableau et sur la barre transversale
,support de bois peint au milieu de ce rose très reconnaissable
de DE KONNING ,qui sert de fond pour son dessin sur ce support bois ( Figures
33 , Page 59 )
- PAGE 56-
On remarque des inscriptions sous forme de calligraphie
incompréhensible au premier regard, formés
de lignes , d’ovales, d’ellipses disposés en diagonale qui semblent posés là de
manière anarchique mais en y
regardant de plus près on peut remarquer avec un peu ‘imagination chaque lettre
qui forme « d kooning
» Comme DE KOONING.
( Figures 34 , page60 )
Est-ce là un signe de son voyage qu’il venait de faire au japon ou
il a pu côtoyer des peintres japonais comme shiko Munakata, Jiro
Takamatsu,Noguchi qui l’on peut être initier ou permis de s’initier à la calligraphie japonaise,
Il avait été très impressionné par le JAPON
et appréciait l’art
de la calligraphie.
C’est peut être un petit signe amusé à la calligraphie vu par Willem
De KOONING mais tout le génie de Willem de Kooning dans le dessin , c’est que cela n’en reste
pas là, Il suffit de tourner le tableau à +90 degrés
et - 90 degrés pour avoir des informations révélatrices très intéressantes.
A +
90 degrés , ( Figures 34 , 38 , 40bis ,
page60-63-66 )on remarque une
tête de femme, faite avec des ovales et des traits courbés pour les contours
du visage. Ce visage, immédiatement fait penser à des dessins des visages « WOMEN » de DE KONNING celui de MARILYN MONROE de 1954 par la bouche , les yeux ( Figures 39 page64 ) . Les
sourcils des yeux sont les mêmes
qu’un dessin de 1971 ( Figure 21,
page34 ) ou des dessins ( Figures 38 , page 63)
Comme les
dessins de femmes des années 50 et 60, on retrouve les mêmes ovales tout autour
de la tête.et les mêmes façons de les
relier entre eux.( FIG 38, 40, 40 bis ,
pages 80-63-66) , On pourrait
penser aussi au dessin WOMAN 1965 (
figures 37 bis , page 62 ) avec l’échancrure du visage
les yeux en amandes la bouche
pulpeuse , la forme du visage tout en largeur et les cheveux formés
d’ovales
A -90 degré, on remarque
le profil d’une tête qui semble celle d’un homme formé aussi d’ovales très allongées (Figures 34 , page60 ). .
On retrouve le même profil à têtes d’homme et ovales dans un dessin de DE KOONING, ( Figures 39 , Page 64 ) la
boucle du bec est aussi similaire et au dessus de cette tête d’homme, on
remarque une tête d'oiseau reconnaissable à son bec ( Figures 34 page60 ).
Ce qui est
aussi extraordinaire c’est que ces deux visages Homme et femme sont strictement superposés l’un dans l’autre, il suffit de tourner le tableau
à 180° pour les différencier, Le peintre jouant
avec les traits
et les ovales.
Ne serait-ce pas un genre de
dédicace originale à son amour
« mimi » Emilie KILGORE. De KOONING avait écrit en 1971 qu’il
dédicaçait tout ses tableaux à Emilie KILGORE à l’exemple de « Six
Tears for six saints » for Santa Emilia ou d’autres indiqués « for my Love….
» au dos des tableaux
Ici dans le dessin
les deux visages ne font qu’un , signe amoureux !
Surprenant aussi car rare,on peut voir homme et femme sur le même dessin mais avec une nuance car on ne peut les voir ensemble sur le dessin
- PAGE 57-
Mais
ce n’est pas tout , en remettant le dos du tableau dans son état initial horizontal là ou l’on remarque un alignement d’ovales et de traits et dont on peut déchiffrer le nom D KOONING
on peut aussi
y lire le nom KILGORE, amie intime de DE KOONING
des années 70, les deux noms sont imbriqués l’un
dans l’autre de la même manière que sont imbriqués les têtes de femme et d’homme.
Le
peinte aurait utilisé cette manière à la fois manuscrite et dessinée pour représenter l’amour
qu’il porte à Emilie KILGORE de manière secrète de la même façon que quelqu’un lancerait une bouteille à la mer avec un message d’amour , dans
l’espoir qu’on découvre un jour à travers ce dessin énigmatique l’amour du peintre pour Emilie KILGORE
KILGORE
D KOONING
- Page 57bis -
De Konning avait la particularité unique de pouvoir dessiner les yeux fermés ou en regardant la télévision. Il s’amusait aussi a faire des dessins qui pouvaient être interprétés sur 2 cotés ou sur 4 cotés en tournant les dessins comme le dos du tableau «LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » Les exemples sont très nombreux, Je n’en prendrais que quelque uns très significatifs :
L’un nommé sur
le dessin «MY FEAR BUT A LOT OF TREMBLING », dessin horizontal mais qui semble
avoir été dessiné verticalement.( Figure 35, page 61 )
Dans son état horizontal de lecture normale
ou il y a aussi sa signature
, on remarque une femme
allongée au visage doux tout
en rondeur ,qui regarde le spectateur et semble lui
indiquer quelque chose
en levant son bras droit
et pointant son index dans une direction.
Au milieu
de son corps, est esquissé un animal ressemblant à une tête de chameau ou un
lama .
En tournant à
gauche à 90° le dessin, la femme se présente en position verticale, la tête penchée vers le sol le bras droit et l’index pointant le sol pour nous dire quelque chose.
A partir de cette position , Femme debout si nous tournons celui-ci à
180° nous y voyons, Une tête d’homme avec une grande oreille et un nez proéminent
Ce dessin est
donc très proche de celui du dos du
tableau " LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE", le dessinateur joue sur les 4
cotés pour donner différentes formes figuratives dont des dessins complets d’humains sur pieds ,têtes humaines, des têtes
d’animaux,
2eme exemple, Dans un dessin une femme semble accrochée à une autre, en retournant le dessin sur le coté , il semble évident qu’elle
est penchée sur la 2eme femme qui est couchée sur un divan ou un lit ( Figure 36 , page61 )
3eme exemple
d’un dessin « UNTITLED « de 1966
orienté verticalement mais qui est vu horizontalement comme l’artiste l’a exécuté . La figure semble monter sur le bas de la page en portant sa croix dans le dos. (
Figure 37 , page62 )
Dernier petit
détail sur les dessins. De KOONING commence souvent ses dessins soit par le milieu
du dessin ou le milieu
du corps d’un personnage du dessin . Dans le dessin du dos de
« LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » on remarque en son milieu un point
noir accompagné d’un trait qui aurait pu servir d’origine au dessin (
figure 39 , page64 )
Autres caractéristiques que l’on retrouve
dans beaucoup de dessins de De KOONING,
les ovales,les ellipses qui permettent de travailler les formes par leur accumulation et
leur enchevètrement les uns dans
les autres ; Dans les dessins au
verso de « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE « Les
ovales , ellipses et traits courbes déterminent les formes des visage et les lettres
qui forment Le nom D KOONING
( figures 38-40-40bis, page 63-65-66 )
PAGE 58
FIGURES 34 - PAGE 60-
ROTATION 180 degrès
LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE
, DOS DU TABLEAU
PAGE 60 -D
DESSINS VUS SUR LES 4 COTES
FIGURES MY FEAR BUT A LOT OF TREMBLING
DESSIN ORIGINAL DESSIN TOURNE A DROIT
UNTITLED 1966 HOMME PORTANT SA CROIX
Dessin dos du tableau
« leg woman in the landscape Dessin
untitled 1964
PAGE 64 a
OVALE DES DESSINS
, VERSO LEG WOMAN IN THE LA NDSCAPE Et DESSIN
DE WILLEM DE KOONING
FIGURES 40
Dessins vendues par Christies en JUIN 2013 Faits de
ovales et ellipses
FIGURE 40 BIS
PAGE 66
E6–Sculpture
En 1969 , DE KOONING se rend à ROME et cette année là ,il délaisse
la peinture pour la sculpture, Il
rencontre le sculpteur HERZL dont il
avait fait connaissance quelques années plus
tôt, la visite de sa fonderie l’incita
à travailler sur un ensemble
de petites sculptures
Il crée 13 petites sculptures en
argile de 7’’ de haut , toutes
centrées sur le corps humain que HERZL coulera dans le bronze dont une sculpture
de forme identique a cette jambe
de
« LEG WOMAN IN
THE LANDSCAPE » animé des yeux et
becs ( Figure 41 page69 ) répertorié
sur le N°10 sont devenus des personnages par leur créateur. Ce type de
représentation n’était pas préconçue mais s’est identifiée au cours de son
processus de travail
A chaque sculpture de corps humain ou élément de corps humain correspond son dessin ou sa peinture avec le même extrait de corps humain comme sujet principal« LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » ou la jambe « de WOMAN I » stade 1 correspondent à la sculpture N°10.
Ayant daté le tableau « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » en 1971, il
serait donc postérieur à la
fabrication de la sculpture N°10 alors que pour la plupart des autres
sculptures leur pendant en tableau serait antérieur a la sculpture.
En 1970 et jusqu’en
1973 De KOONING
délaissa la peinture
pour la sculpture et la lithographie
E7- Lettrage
dans les peintures
Dans certains tableaux Il existe des peintures entièrement formées de lettres ou des tableaux ou il place quelques lettres ou chiffres de façon discrètes
En bas à gauche du tableau « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » ,on
remarque un caractère calligraphique qui ressemble a un C allongé en relief
( formation de rides suivant technique
énoncé ci -avant) et y est accolé un chiffre 7 de telle manière que les 2
reunis forment les yeux et le nez d’une ‘WOMAN » ressemblant au « WOMAN WITH
BICYCLE » ( Figure 42 , page 70 )
Dans l’œuvre de De KOONING il existe des tableaux qui disposent de caractères lettres , chiffres« ORESTES » de1947, ZURICH ( 1947) , ZOT (1949) , BLACK FRIDAY ( Figures 42 ,page 70 )des mots usuels qui se référencent à des objets ou des personnes comme les cubistes mais se il rapproche plus des surréalistes dans l’introduction de lettres dans le tableau , elles sont èparpillées sur toute la surface de la toile, exception faite peut être du mot ZOT que l’on trouve dans « ZURICH » et qui est réutilisé dans ZOT comme jeux de mots.
Comme le jeu de
mots ZOT, les C et 7 de « LEG
WOMAN IN THE LANDSCAPE joue avec la conjonction des deux pour former
le visage de « WOMAN » ( Figure 42 , page 70 ) PAGE 67
On peut trouver une similitude avec les lettres « d’ORESTES ». Elles sont formées de jambages allongées, notamment les lettres D-P-T de même que sont allongés les jambage de C et 7 dans « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE »
La différence avec les lettres des tableaux ORESTES, ZURICH , ZOT, elles ont été formées pour la plupart à partir de grattage donc par enlèvement de matière alors que le C et le 7 de« LEG WOMEN IN THE LANDSCAPE est le résultat de formation de rides suivant un rajout de matière WET ON WET qui a crée une surépaisseur et qui permet de distinguer la tête de WOMAN noire sur fond noir
F- LES INFLUENCES
DEKOONING est souvent décrit comme un artiste éclectique influencé par divers héritages de la peinture et de la sculpture. Il admirait les idoles mésopotamiennes et figures des fresques de Pompéi, il avait du respect pour les peintres aussi disparates que REMBRANDT,CEZANNE,MONDRIAN,PICASSO,INGRES,BONNARD,SOUTI NE, GIACOMETTI et plus proche de lui, GORKY, KLINE , POLLOCK dont il a attrapé et incorporé certaines choses dans sa peinture.
De KOONING a toujours apprécié l’art du passé. Il a emprunté
certaines de ses techniques des grands
maîtres et les formes et les couleurs
de PICASSO,SOUTINE,MATISSE,MONDRIAN,GORKY.
A partir de
toutes ces sources et ces peintres qu’il
admirait , il voulait rester lui-même tout en étant sensible à ce qu’ils avaient faits
et au passé de la peinture
IL a déclaré que l’emprunt de ses grands
maîtres est palpable
dans ses peintures
- Dans ce tableau « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE» on remarque les influences de SOUTINE, GIACOMETTI, KLINE, POLLOCK,
SCULPTURES DE
KOONING 1969 et LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE
ORESTES LETTRE D jambage allongé
ZURICH
FIGURES 42
F1- ,SOUTINE
( FIGURE 43 Page72 )
Au début des
années 50, DE KOONING a assisté à l'exposition de SOUTINE à NEW YORK au MMA
et il était devenu fan de SOUTINE qui
était considéré comme le précurseur de l’expressionnisme
. Il avait vu également la collection BARNES qui possédait des « SOUTINE » et il
avait été subjugué par la luminosité des tableaux qui venait de l’intérieur même des tableaux
Il disait de lui « j'ai toujours été fan de Soutine , de toutes
ses peintures , c'est peut être la luxuriance de sa peinture, il construit une surface qui ressemble à une étoffe , une matière , il y a une sorte
de transfiguration , un certain empâtement de chairs dans son œuvre
"
De KOONING a
reconnu plus tard l’importance de SOUTINE dont il admirait l’utilisation de ses matériaux, la virulence de sa peinture
et son identification physiquement au corps de la femme avec la matérialité, la luxuriance de sa peinture. Après avoir
vu SOUTINE, la peinture de De KOONING
devint plus humide , plus simple . Il a appris que les éléments de distorsions
dans 1 tableau pouvaient avoir
des effets spectaculaires
nouveaux
Plus encore que
la peinture de la figure c’est la peinture de la chair qu’il admirait. Cette
chair qu’il considère d’ailleurs comme
« la raison pour laquelle la
peinture avait été inventée »
Après avoir vu les tableaux de SOUTINE à
l’exposition de NEW-YORK, DE KOONING va peindre
les "WOMAN" de la 3eme série. Elles se caractérisent par des "WOMA"N colériques,dominatrices partiellement
féminins, partiellement monstres La
femme prend l’aspect inquiétant de
cadavres en décomposition,aux membres disloqués , la nature fait laid, le
peintre développe visiblement une hostilité envers la femme
dans ses peintures
En ce sens elles
ressemblent aux portraits de SOUTINE , visages déformés corps cadavériques , mains
difformes
Ici les deux arts SOUTINE et DE KOONING
sont vus comme brutaux
Par la suite on peut comparer les paysages de la deuxième partie des années 50 de DE KOONING aux peintures abstraites des paysages vu de l’autoroute que l’on appelle « Abstact parkway Landscapes » aux paysages de CERET de SOUTINE avec ses larges coups de peintures épais, juteux qui convergent en diagonales vers le centre . En ce sens SOUTINE peut être considéré comme le Pionnier de l’expressionisme abstrait.
Ensuite les
tableaux de fin des années 60 et début 70 marquent un retour de SOUTINE. Cette
fois DE KOONING semble avoir été
fasciné par les carcasses rouges de
bœuf ,la couleur rouge du sang frais
et les fonds sombres de marron ou de
vert tout cela dans une peinture humide
dans de larges coups de pinceau
arrondis ;En ce sens il y a une grande
ressemblance entre le tableau
« BŒUF ECORCHE DE SOUTINE » et « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE »
PAGE 71
SOUTINE ET LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE
FIGURES 43
PAGE 72
ou l’on retrouve également des images
similaires du bœuf écorché de SOUTINE
dans la forme biomorphe à tête d’oiseau de DE KOONING .L’idée de décomposition des chairs, une agressivité picturale démoniaque chez
SOUTINE et chez De KOONING dans les deux tableaux Sont très révélateurs.
Le Rouge
de la partie centrale comme
le rouge des bœufs écorchées
de « CARCASSE DE BŒUF
» de SOUTINE manifeste
la cruauté, la passion , le débordement, l’énergie.
Chez DE KOONING
comme chez SOUTINE, ; les couleurs possèdent des pouvoirs qui excédent le seul
partage visuel , elles appartiennent au monde des affects
Comme « la carcasse
écorchée « placée au centre du tableau de SOUTINE , la figure de
la jambe se trouve également
au centre du tableau « LEG
WOMAN IN THE LANDSCAPE »Dans la carcasse de «
BŒUF ECORCHE »Soutine badigeonnais
régulièrement son sujet de sang
pour faire plus réaliste.
Dans tableau de « LEG WOMAN LANDSCAPE
» on remarque des coulures de Rouge faisant
penser à du sang même si ces coulures
non réalistes remontent ou lieu de couler , et fait penser à un
être dont on aurait enlevé la peau« LEG WOMAN IN THE LANSCAPE « se manifeste
par un contraste de rouge sur
fond foncé de noir, marron vert comme
des tableaux de SOUTINE “Enfant de chœur assis », « Portrait de Mme CASTAING » « LE VALET
» « LA FILLETTE A LA ROBE ROSE » Le rouge, le vert et le noir sont les accords
phares de l’œuvre
de SOUTINE
Comme le tableau « BŒUF ECORCHE « de
SOUTINE qui est une version contemporaine d’un
tableau de REMBRANDT « BŒUF ECORCHE », le tableau « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » est a la fois sombre et lumineux , on retrouve
aussi cet aspect sombre et lumineux dans «
LES GLAIEULS » de SOUTINE ( figures
43 page 72 )
F2-GIACOMETTI
( Figure 20 , page 34 )
DE KOONING était
un admirateur de GIACOMETTI dont il avait vu
certaines de ses expositions dont celle de Pierre MATISSE
en 1949
Dans « LEG WOMAN
IN THE LANDSCAPE » en haut à droite
dans la partie sombre du tableau, DE KOONING semble avoir gratté
la peinture jusqu’à la toile
avec un objet pointu pour laisser des traces claires et faire apparaitre ou suggérer une figure humaine
tout en longueur avec des yeux ,
des rides frontales verticales ,un nez une bouche qui font penser aux têtes
noires de GIACOMETTI de 1951 ou buste
d’homme dans un cadre ( Figure 20 page 34 )
ou l’on retrouve également des images
similaires du bœuf écorché de SOUTINE
dans la forme biomorphe à tête d’oiseau de DE KOONING .L’idée de décomposition des chairs, une agressivité picturale démoniaque chez
SOUTINE et chez De KOONING dans les deux tableaux Sont très révélateurs.
Le Rouge
de la partie centrale comme
le rouge des bœufs écorchées
de « CARCASSE DE BŒUF
» de SOUTINE manifeste
la cruauté, la passion , le débordement, l’énergie.
Chez DE KOONING
comme chez SOUTINE, ; les couleurs possèdent des pouvoirs qui excédent le seul
partage visuel , elles appartiennent au monde des affects
Dans tableau de « LEG WOMAN LANDSCAPE » on remarque des coulures de Rouge faisant penser à du sang même si ces coulures non réalistes remontent ou lieu de couler , et fait penser à un être dont on aurait enlevé la peau« LEG WOMAN IN THE LANSCAPE « se manifeste par un contraste de rouge sur fond foncé de noir, marron vert comme des tableaux de SOUTINE “Enfant de chœur assis », « Portrait de Mme CASTAING » « LE VALET » « LA FILLETTE A LA ROBE ROSE » Le rouge, le vert et le noir sont les accords phares de l’œuvre de SOUTINE
Comme le tableau « BŒUF ECORCHE « de
SOUTINE qui est une version contemporaine d’un
tableau de REMBRANDT « BŒUF ECORCHE », le tableau « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » est a la fois sombre et lumineux , on retrouve
aussi cet aspect sombre et lumineux dans «
LES GLAIEULS » de SOUTINE ( figures
43 page 72 )
F2-GIACOMETTI
( Figure 20 , page 34 )
DE KOONING était
un admirateur de GIACOMETTI dont il avait vu
certaines de ses expositions dont celle de Pierre MATISSE
en 1949
Dans « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » en haut à droite dans la partie sombre du tableau, DE KOONING semble avoir gratté la peinture jusqu’à la toile avec un objet pointu pour laisser des traces claires et faire apparaitre ou suggérer une figure humaine tout en longueur avec des yeux , des rides frontales verticales ,un nez une bouche qui font penser aux têtes noires de GIACOMETTI de 1951 ou buste d’homme dans un cadre ( Figure 20 page 34 )
- PAGE 73-
De la même façon que la tête noire de GIACOMETTI, la tête de l’homme du tableau de « LEG WOMAN THE LANDSCAPE » a l’aspect sombre, évoquant l’impression en négatif qui reste sur la rétine quand on regarde trop longtemps la lumière de face .
A l’arrière de la tête comme
dans le tableau de GIACOMETTI, la surface parait crouteuse et sale, pleine de trainée et comme une apparition fantomatique imprimée sur la toile qui parait saisissante.
Même la forme organique à tête d’oiseau allongée a quelque chose des sculptures humaines allongées de GIACOMETTI.. On peut aussi rapprocher la sculpture de GIACOMETTI« WOMAN WITH HER THROAT CUT » de 1932 dans la signification de l’image.
De ce point de vue les 3 tableaux « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » , , « BŒUF ECORCHE » de SOUTINE et « WOMAN WITH HER THROAT CUT » de GIACOMETTIont une représentation identique dans le signifiant de l’image
F3-GORKY (
fig 44 Page75 )
Parmi les
expressionnistes abstraits GORKY est
le seul avec DE KOONING qui a gardé
toute forme reconnaissable à l’art
figuratif. Les formes biomorphiques de
GORKY ont rapport avec le corps humain
ou animal comme « LEG
WOMAN IN THE LANDSCAPE »
Le style de GORKY grouille de métaphores et d’associations au milieu
d’organismes étranges comme les tableaux de « De KOONING »
DE KOONING
appelait GORKY » le BOSS « , son admiration pour GORKY était
sans bornes. «
« J’ai peur qu’il me soit impossible de me soustraire de son influence
« dit t’il à ART NEWS
F4-FRANZ KLINE
L’influence de
KLINE se fait sentir dans les dessins et peintures noirs et blancs de DE KOONING
ainsi que la calligraphie.
Les larges coups de peinture noirs et la calligraphie du Tableau «
LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » font penser
à KLINE.
Dans les années
30, KLINE était l’ami le plus proche de DE KOONING, ensuite il fut moins présent avec l’amitié de DE KOONING pour
GORKY .A la mort de GORKY en 1948, KLINE et DE KOONING se sont de nouveau
rapprochés notamment dans les boissons alcoolisées. Au début des années 50 ils
louent ensemble une maison "red house" dans le Long Island et
réalisent quelques dessins et
peintures
PAGE 74
GORKY et LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE COULEURS ET FORMES BIOMORPHES
Gorky WATER OF THE FLOWERY MILL
FIGURES 44
POLLOCK the flamme 1934
FIGURE 45

F5-POLLOCK ( fig 45 page 75)
Dans les années
40 , la tension visuelle entre la peinture de POLLOCK et celle de DE KOONING
est si intense qu’il est
parfois difficile de les
différencier.
Comme les tableaux de POLLOCK avant sa période de dripping et
abstraction, les monstres aquatiques peuplent
ses toiles.
Comme DE
KONNING, POLLOCK peint indifféremment sur les 4 cotés en haut en bas, a droite, à gauche. Il tourne sans arrêt . Cette
manière de travailler apparaît quand il exécute ses drip- painting
, laissant la peinture couler sur la toile
CONCLUSION
Pour celui qui ne connaît pas WILLEM
DE KOONING , ce qui était mon cas avant d’étudier
son œuvre et sa biographie
ce tableau semble abstrait par 1 jeu de couleurs rouges, noires, verts, jaunes, marrons
fait dans l’immédiatibilité à la manière
des peintres de l’ « action
painting ».
DE KOONING ne donne aucune
facilité pour interpréter sa peinture sans la connaître . Le fait de travailler la peinture WET ON WET dans
le tableau et l’extreme dextérité
dont le peintre fait preuve dans le
dessin au dos du tableau sont je pense des éléments
déterminants pour l’attribution ,du tableau à WILLEM DE KOONING . Il ne cherche pas à faire beau et disait à ce sujet : « Je n’étais pas intéressé de faire une bonne peinture,ce n’était pas dans ma nature, je ne travaille pas l’idée de la perfection mais de voir jusqu’ou je peux aller »
Pour DE
KONNING aucun objet peut être lié à quelque
sorte de réalité
il dit
« Une pierre
peut faire partie
d’un mur, un morceau de sculpture, une arme mortelle, un caillou sur une plage ou tout ce que vous aimez.
Tout comme cet objet dans ma main peut se métamorphoser en 1 chausse pieds ou une cuillère en
fonction de la manière que je
l’utilise.
Alors
quand vous me demandez si une forme particulière dans l’une de mes peintures
montre la tête d’une femme, un
poisson, un oiseau ou tous à la fois , je ne peux vous donner une réponse catégorique car sa confusion métamorphique
est fondamentale…., J’introduis parfois des formes qui n’ont pas de sens littéral … Les objets n’existent pas
pour moi sauf dans la mesure ou il existe un rapport entre
eux et moi «
Pour qui connaît
sa peinture et sa vie, il a fait remarquer qu’une femme est toujours présente
dans sa peinture même dans l’abstraction.
Dans le tableau « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE » la présence de la femme se fait dans l’extrait de la jambe
, des hauts talons et au verso
du tableau par le tête d’une Femme dessinée
Je
pense que ce tableau s’il est bien de DE KOONING serait un tableau phare de
toute son œuvre de 1940
à 1979 . En effet
sont présents dans cette peinture « LEG WOMAN IN THE
PAGE 76
LANDSCAPE
» les WOMEN, ses couleurs de prédilection les rouges , oranges, vert , jaune,marron, rose , , les hauts talons,
les craquelures, les rides, les monstres, l’eau, ses peintres influents que sont Soutine,
Giacometti, Gorky, Kline, Pollock, l’emploi
de calque , la
calligraphie, les ovales dans les dessins et l’extrême dextérité du peintre
dans ses dessins tout ce qui fait la spécificité de DE KOONING et plus que tout, son esprit créatif.
Je pense que cette œuvre devrait vous interpeller et vous convaincre qu’un seul peintre serait capable de réaliser cette œuvre et il y a tant et tant de références au peintre en question que même le plus fidèle admirateur quel que soit sa technique ,son talent et même jusqu’à se mettre dans la tête du peintre serait bien incapable de réaliser un tel tableau si proche de l’esprit de WILLEM DE KOONING, qu’en pensez-vous ?
Nota : pour cette
étude, je me suis
documenté et fourni des
livres suivants
« Expressionnisme abstraits » de Barbara
HESS, « l’expressionnisme abstrait
» de David Ansam,
« Soutine
» de Xavier Girard, « l’Atelier
de GIACOMETTI » du centre pompidou, « POLLOCK
« de Leonhard Emmerling, « Willem DE KOONING »
de SUSAN F LAKE et Michael Schilling,
« WILLEM DE KOONING » de Sally Yard, « WILLEM DE KOONING PAINTINGS » de Richard Shiff,
Marla Prather, « DE KOONING vite
» de Philippe Sollers In East Hampton
de Diane WALDMAN, DE KOONING an
American Master de MARK STEVENS and ANNALYN SWAN, écrits et propos de Marie-Anne SICHERE,
WILLEM DE
KOONING, 1981-1987 de MuseumBOIJMANS VAN BEUNINGEN ROTTERDAM, WILLEM
DE KOONING painting and sculpture 1071-83,WILLEM DE
KOONING de THOMAS B HESS, DE KOONING
1969-78 de JACK COWART AND SANFORD SIVITZ,
WILLEM DE
KOONING works on
paper de Xavier HUFKENS,WILLEM DE KOONING de STEDEJK MUSEUM AMSTERDAM, WILLEM DE KOONING de JUDITH ZILCZER HIRSHORN MUSEUM
COLLECTION, WILLEM DE KOONING the
north light 1960-1983 de STEDELIJK
MUSEUM AMSTERDAM, WILLEM DE KOONING , sculpture de ANDREW FORGE, DAVID SYLVESTER, WILLAM
TUCKER,WILLEM DE KOONING Painting 1987 MATTHEW
MARKS GALLERY,WILLEM DE KOONING CAROLYN LANCHNER, DE KOONONG retrospective de JOHN ELDERFIELD, DE KOONING de JUDITH ZILCZER DE KOONING
de HARRY F GAUGH, DE KOONING STEDELIJK
AMSTERDAM de 1968
PAGE 77
ANNEXE ETUDE
LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE
A-COMPARATIFS AVEC WOMAN1
1- COULEURS
vertes et jaunes,
filet de couleur
marron
Leg woman in the landscape WOMAN1
2 - couleur ROSE
Leg woman in the landscape WOMAN1
PAGE 78
3– Grattage
Leg woman in the landscape WOMAN 1
4- FORMES A
3 BRANCHES
Leg woman in the landscape WOMAN 1
PAGE 79
COMPARATIF AVEC UNTITLED 1977
UNTITLED
1977 LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE 1971
Les trois
couleurs dominantes de « UNTITLED « de 1977 sont
Le rouge ,
le orange et le rose dans une composition abstraite qui ne cherche qu’à mettre
en valeur ces trois couleurs et
restituer toute leurs luminosités si
intenses qu’elles semblent sortir du tableau pour rayonner tout autour
Ces 3
couleurs identiques de rouge, de orange et de rose on les retrouve dans le haut du tableau « LEG WOMAN IN THE
LANDSCAPE » au niveau de la tête de
la forme biomorphe ou ces 3 mêmes couleurs
que UNTITLED de 1977 sont juxtaposées .
Dans les
deux tableaux sont incrustés des taches et des points noirs qui peuvent faire
penser à des négligences dans la pose des peintures mais qui est
totalement voulu par le peintre pour
bien montrer le coté improvisé pour
mettre immédiatement sur la toile ses pensées imaginatives et les mouvements du
peintre à l’instant présent sans
retouches par la suite pouvant passer comme inachevé
COMPARATIF
AVEC LANDSCAPE X DE 1968
1- FORME

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2 - couleurs WET ON WET
LANDSCAPE X de 1968 LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE
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EFFET DE FLOU
ET GRATTAGE
UNTITLED DE KOONING ( SOTHEBY’S)
LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE UNTITLED
DE KOONING ( SOTHEBY’S)
PAGE 82
UNTITLED V 1976 et WOMAN IN THE LANDSCAPE
FORME BIOMORPHE
ROUGE Peinture sur les bords
LEG WOMAN IN
THE LANDSCAPE 1971 UNTITLED V 1976
PAGE
83
PEINTURES RIDES
LEG IN THE LANDSCAPE DE KOONING « FOR JOE H "
NUANCES DE NOIR ‐GRIS
WILLEM DE KOONING LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE
PAGE 84
COMPARATIF AVEC
UNTITLED VI 1976
En s’intéressant aux éléments figuratifs du tableau " UNTITLED de 1976" on peut extraire plusieurs d’entre eux, communs au tableau « LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE »,
J’y est relevé les éléments qui ont été extraits dans l’image
ci-dessus
- - La
tête d’oiseau ovalisée en longueur avec
le nez en v et les yeux desaxés
- - La tête des « Woman » de DE KOONING ovalisée en
éllargeur et évasé en son milieu avec des yeux en amande, Tête ténébreuse , démoniaque ,destructrice , noire qui semble sortir des entrailles de la terre porté par le mal
- -La
gueule ouverte d’un reptile ou serpent prêt
à dévorer sa proie
- -Une
chaussure que l’on trouve de façon récurrente dans la plupart des tableaux de WILLEM DE KOONING comme ANDY WARHOL
- -Une
tête d’homme dans le style allongé des têtes
noires de GIACOMETTI et qui semble détaché et impuissant à réagir à la scène
qui se passe dans le tableau
Cette tête d’homme
à la GIACOMETTI c’est sans doute DE
KOONING lui-même , présent dans ses scènes
cauchemardesques qu’il a décrit avec des monstres des marais
Mon but pour cette comparaison étant de faire ressortir nettement
les éléments que l’on retrouve dans les deux tableaux et non pas de restituer les couleurs totalement
identiques à l’original dans « untitled
de 1976 » on pourra remarquer que le jaune originel de UNTITLED penche plus
vers le orange et le blanc originel vers le jaune pour rapprocher les couleurs
de LEG WOMAN IN THE LANDSCAPE
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